UGT : « La proposition de travail du gouvernement est un règlement de comptes avec le travail décent »

UGT : "La proposition de travail du gouvernement est un règlement de comptes avec le travail décent"

«La législation du travail, qui se présente actuellement comme une proposition appelée Travail XXI par le gouvernement, est, de notre point de vue, une obsession idéologique qui n’a pas de fondement dans des situations comme celles que nous avons vécues durant d’autres périodes difficiles au Portugal», a déclaré aux journalistes Mário Mourão, après avoir reçu à la maison du UGT, à Lisbonne, le secrétaire général du PS, José Luís Carneiro.

Pour le syndicaliste, le Portugal bénéficie d’une économie en croissance et de faibles niveaux de chômage, il s’étonne donc que cette proposition du gouvernement émerge dans la Concertation sociale.

«Il nous semble plutôt que c’est un règlement de comptes avec l’agenda du travail digne, plutôt qu’une volonté de reformuler la législation du travail pour que le pays réponde à l’espace européen dans lequel il s’intègre», a-t-il défendu.

Mário Mourão se demande «si le gouvernement maintient sa disponibilité à négocier et à dialoguer avec les partenaires sociaux syndicaux».

«Le gouvernement, à la table de négociation, a pris parti pour l’un des côtés de la concertation, mais même ainsi nous n’abandonnerons pas, nous allons insister sur la négociation et le dialogue», a-t-il assuré.

Si certaines propositions se maintiennent, le syndicaliste a laissé un avertissement : «ils ne pourront pas compter sur l’UGT pour parvenir à un quelconque accord».

«Que nous reste-t-il ? L’UGT a la rue, elle a la lutte, elle a ses syndicats et, naturellement, elle déterminera des mesures d’action et de lutte contre ces mesures et contre ce paquet législatif», a anticipé.

Le secrétaire général de l’UGT a alerté sur le «moment difficile pour les travailleurs portugais» avec cette proposition.

«Nous ne sommes pas face à une réforme de la législation du travail, mais à une rupture civilisatrice. Un recul comme le Portugal n’en avait pas vécu depuis le 25 avril», a-t-il averti.

Mário Mourão a également adressé un appel aux jeunes pour qu’ils «n’abandonnent pas le Portugal» et luttent «avec leurs syndicats et avec leurs représentants» pour changer la situation et le «recul générationnel» que le gouvernement veut imposer.

Le projet du gouvernement pour la révision de la législation du travail, qui commence à être débattu mercredi avec les partenaires sociaux, prévoit la révision de «plus d’une centaine» d’articles du Code du travail.

Les changements prévus dans la proposition – désignée «Travail XXI» et que le gouvernement a présentée le 24 juillet comme une révision «profonde» de la législation du travail – concernent des domaines allant de la parentalité (avec des modifications des congés parentaux, de l’allaitement et du deuil gestationnel) au travail flexible, la formation en entreprise ou la période d’essai des contrats de travail, en prévoyant également un élargissement des secteurs concernés par les services minimums en cas de grève.

Lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil des ministres, le 24 juillet, lorsque le projet de réforme a été approuvé, la ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale a affirmé que l’objectif est de flexibiliser les régimes de travail «qui sont très rigides», afin d’augmenter la «compétitivité de l’économie et de promouvoir la productivité des entreprises».