Le 31 juillet, la police du territoire a annoncé l’arrestation de l’activiste pro-démocratie Au Kam San, soupçonné de violation de la loi relative à la défense de la sécurité de l’État.
Il s’agit de la première arrestation en vertu de la loi sur la sécurité nationale de la région semi-autonome chinoise, entrée en vigueur en 2009 et dont la portée a été élargie en 2023.
Le cas n’était pas à l’ordre du jour de la rencontre d’aujourd’hui entre Luís Montenegro et le chef du gouvernement de Macao, Sam Hou Fai, mais le Premier ministre a assuré qu’il n’était pas oublié.
« Ce n’était pas l’objet de notre conversation, mais c’est un sujet, celui-ci et d’autres, que nous suivons et que nous promouvons avec la nécessaire discrétion », a déclaré Montenegro aux journalistes.
« Il y a certains sujets qui méritent aussi une certaine retenue dans le traitement et celui-ci en fait partie », a défendu le Premier ministre, qui est passé par Macao avec une délégation incluant le ministre des Affaires étrangères, Paulo Rangel.
Le 2 août, deux jours après l’arrestation d’Au Kam San, le ministère des Affaires étrangères a assuré qu’il « suit cette affaire, par l’intermédiaire du Consulat général du Portugal à Macao ».
« L’affaire méritera la meilleure attention des autorités portugaises, notamment lors de futures rencontres au niveau politique, dans l’esprit de la Déclaration conjointe », a ajouté la diplomatie de Lisbonne.
Le ministère dirigé par Rangel faisait référence au traité sino-portugais signé en 1987, qui prévoit le maintien des droits, libertés et garanties à Macao pendant une période de 50 ans.
« [La Déclaration conjointe] attribue des responsabilités à tous, et nous serons à la hauteur de pouvoir remplir les nôtres et aussi, naturellement, de demander le respect des autres », a déclaré Luís Montenegro.
Le Premier ministre a soutenu que Macao « est un bon exemple de la manière dont il a été possible d’organiser un processus de transition, de préserver les intérêts les plus importants en présence et de contribuer au développement économique et social ».
Selon les données officielles, l’économie de Macao a presque été multipliée par huit au cours des 25 dernières années, tandis que le taux de chômage est passé de 6,6 % au moment de la transition à 2 % en juillet dernier, bien que la population ait augmenté de 56,6 %.
« Les chiffres, bien qu’ils n’expriment pas tout, sont un bon instrument pour nous permettre d’évaluer le succès économique et social de ce parcours et de ce processus », a déclaré Montenegro.
Cependant, le Premier ministre a admis que le processus « n’est pas exempt de tensions, n’est pas exempt d’obstacles », mais que la relation avec Macao « a porté ses fruits, même si elle a aussi ses problèmes ».