Dans un éditorial intitulé « Washington ne devrait pas être surpris par la réponse de la Chine », le journal officiel Global Times attribue les nouvelles tensions entre les deux plus grandes économies du monde au « non-respect des promesses » de la part des États-Unis et à leur « conduite unilatérale ».
Le texte rend les États-Unis responsables de « surestimer leur pouvoir de coercition » et de « sous-estimer la capacité de réponse de la Chine », affirmant que les menaces de nouvelles taxes « ont déstabilisé les marchés mondiaux et les chaînes d’approvisionnement ».
Selon le journal, les contre-mesures adoptées par Pékin représentent « une défense de ses droits légitimes et de la justice internationale ».
L’éditorial critique également la politique commerciale américaine pour son « manque de vision stratégique » et avertit que le « gros bâton » brandi par Washington « n’est rien d’autre qu’un tigre de papier » pour le peuple chinois — une expression courante dans la rhétorique politique du pays asiatique.
Un autre journal officiel, le China Daily, a publié un commentaire de l’académicien Zheng Jueshi, qui accuse les États-Unis d’appliquer la « loi de la jungle » dans les relations internationales, traitant alliés, partenaires et rivaux comme « partie de leur menu politique ».
Selon lui, Washington « sacrifie les intérêts des autres pays » au nom de son hégémonie, tandis que Pékin « défend un système de gouvernance plus équitable ».
Les critiques surgissent un jour après que le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a déclaré, à New York, que la Chine « sera la plus lésée » si elle continue à adopter des politiques « déçues et coercitives », faisant allusion aux restrictions imposées par Pékin à l’exportation de terres rares, des minéraux essentiels pour les industries technologiques et de défense.
Le responsable américain a affirmé que ces actions démontrent « le risque de dépendre d’un partenaire peu fiable » et a plaidé pour que les États-Unis et leurs alliés « diversifient les chaînes d’approvisionnement ».
Bessent a également annoncé la fixation de prix minimums dans diverses industries et le renforcement de la « politique industrielle » américaine pour réduire la dépendance au marché chinois.
Les tensions commerciales entre les deux pays se sont aggravées ces dernières semaines, après la décision de Pékin d’appliquer des sanctions aux filiales américaines de la sud-coréenne Hanwha Ocean et d’imposer de nouveaux tarifs aux navires sous pavillon américain.
Washington a répondu par des mesures similaires et a menacé d’appliquer des taxes de 100 % à tous les produits chinois à partir du 1er novembre.
L’impasse actuelle rappelle les épisodes de confrontation tarifaire enregistrés au début de l’année, lorsque les deux gouvernements se sont accusés de fausser le commerce mondial à travers des contrôles à l’exportation de technologies et de matières premières stratégiques.
Bien que ni le Global Times ni le China Daily ne mentionnent directement Bessent, les éditoriaux réitèrent le message habituel des autorités chinoises après les critiques de Washington, insistant sur la nécessité d’une « égalité et un respect mutuel » dans les négociations bilatérales.