La Note d’Information (NI) du Bureau de Prévention et d’Enquête sur les Accidents Aériens et Ferroviaires (GPIAAF), publiée aujourd’hui, estime que la collision de la cabine de l’ascenseur de la Glória, à Lisbonne, contre un bâtiment, s’est produite « à une vitesse de l’ordre de 60 » kilomètres par heure et que tout l’événement s’est déroulé en « moins de 50 secondes ».
Le GPIAAF indique que l’ascenseur de la Glória parcourt 276 mètres, surmonte un dénivelé de 45 mètres, avec une inclinaison moyenne de 18%, sa « vitesse maximale de fonctionnement » étant de 11,5 kilomètres par heure, nécessitant un peu plus d’une minute pour effectuer le trajet.
Il est composé de deux véhicules, appelés « cabines » et numérotés 1 et 2, chacun ayant un poids à vide d’environ 14 tonnes et une capacité de 42 personnes, dont 22 assises et les autres debout, en plus du conducteur (‘freineur’).
L’ascenseur de la Glória, classé monument national, dans sa typologie et configuration actuelle, date de 1914, bien qu’il ait fait l’objet de diverses interventions de conservation et de restauration au cours de ces 111 ans, en plus de la maintenance périodique définie pour chaque moment.
Concernant la chronologie de l’accident, le GPIAAF rapporte qu’à 18h00 le mercredi 3 septembre, l’ascenseur avait ses cabines stationnées dans les deux stations : la n° 1 en haut de la Calçada da Glória et la n° 2 en bas, près de la Praça dos Restauradores, recevant des passagers.
La NI ajoute qu' »à ce stade de l’enquête, il n’est pas encore clairement déterminé quel était le nombre exact de personnes dans chaque véhicule, les freineurs contrôlant la capacité en fonction de la charge maximale autorisée ».
Le GPIAAF indique que « vers 18h03, après les procédures normales de coordination entre les freineurs respectifs, les cabines commencent leur voyage ».
« Quelques instants après le début du mouvement et lorsqu’elles n’avaient pas parcouru plus de six mètres environ, les cabines perdent soudainement la force d’équilibre garantie par le câble de liaison qui les unit », explique cet organisme.
Selon le GPIAAF, « la cabine n° 2 recule brusquement, son mouvement étant arrêté environ 10 mètres plus loin par sa sortie partielle au-delà de la fin de la voie ferrée et l’enfouissement de son frein à la fin du fossé du câble ».
« Quant à la cabine n° 1, en haut de la Calçada da Glória, elle poursuit son mouvement descendant augmentant sa vitesse. Immédiatement, le freineur du véhicule a actionné le frein pneumatique ainsi que le frein manuel afin de tenter de retenir le mouvement. Ces actions n’ont eu aucun effet sur la réduction de la vitesse du véhicule et la cabine a continué à prendre de la vitesse sur la pente », révèle l’enquête.
Environ 170 mètres après le début de son parcours, au début du virage à droite que présente l’alignement de la Calçada dans sa partie finale, « le véhicule, en raison de la vitesse, déraille et commence à basculer vers la gauche dans le sens de la marche ».
« Cependant, les forces développées finissent par l’arracher du sol et le véhicule perd totalement son guidage, heurtant latéralement la partie supérieure de la cabine contre le mur du bâtiment existant du côté gauche de la Calçada, ce qui a commencé la destruction de la caisse en bois et ensuite frontalement contre un poteau d’éclairage public et un autre support du réseau aérien électrique de l’ascenseur », peut-on lire dans la NI.
Le GPIAAF affirme que les deux poteaux, tous deux en fonte, « ont causé des dommages très significatifs à la caisse », ajoutant que la cabine a terminé « peu après son mouvement incontrôlé contre le coin d’un autre bâtiment ».
« On estime, avec une marge d’incertitude non négligeable en raison de la méconnaissance de certains paramètres, que le premier impact s’est produit à une vitesse de l’ordre de 60 km/h, tous ces événements s’étant déroulés en moins de 50 secondes », indique la NI.