L’Association TVDE déplore : Le syndicat a choisi d’être « intermédiaire » d’Uber.

L'Association TVDE déplore : Le syndicat a choisi d'être "intermédiaire" d'Uber.

En jeu, le protocole d’accord signé entre Uber et le Sindicato Nacional da Indústria e Energia (SINDEL), qui définit un nouveau modèle de travail via des plateformes numériques, avec des protections adaptées à la réalité de ces travailleurs.

L’accord « introduit un nouveau modèle de représentation » adapté à la réalité du travail via des plateformes numériques, permettant à « tous les conducteurs et livreurs de choisir s’ils souhaitent être représentés et de quelle manière, en fonction de leurs niveaux d’activité », selon Uber.

Dans une note envoyée à Lusa, Vítor Soares de l’ANM-TVDE a jugé « profondément regrettable qu’un syndicat tel que SINDEL/UGT, qui devrait servir et protéger les travailleurs des plateformes numériques, choisisse d’agir en tant qu’intermédiaire commercial d’Uber Portugal, promouvant assurances et commissions au lieu de lutter pour des conditions de travail dignes et une justice sociale ».

« Plutôt que de se tenir aux côtés des conducteurs et livreurs, le SINDEL semble s’être placé aux côtés de la plateforme, signant un accord qui ne garantit ni droits, ni sécurité, ni stabilité », a-t-il accusé.

Selon Vítor Soares, l’organisme « rejette toute tentative de transformer la représentation syndicale en affaire, exigeant que les syndicats remplissent leur véritable rôle : défendre ceux qui travaillent, et non ceux qui exploitent ».

Ce responsable affirme avoir déjà fait une demande formelle d’éclaircissement à Uber Portugal et au syndicat, mais n’avoir reçu aucune réponse.

L’ANM-TVDE a également précisé ne pas avoir été impliquée « dans tout dialogue ou négociation liée au prétendu accord », soulignant que le syndicat mentionné « n’a pas de lien direct avec l’activité des plateformes numériques, ni ne représente les conducteurs et livreurs TVDE de manière légitime ».

L’organisme a également estimé qu’il s’agit d' »une manœuvre médiatique » d’Uber Portugal et Uber Eats, destinée à « détourner l’attention de la précarité croissante des emplois sur les plateformes, en présentant une solution supposée qui ne répond pas aux besoins réels des travailleurs ».

Selon Uber, le protocole d’accord offre à tous les conducteurs et livreurs qui adhèrent « une assurance qui inclut des protections en cas d’accident, d’incapacité, temporaire ou permanente, de maladie, de parentalité et de décès ».

Le protocole stipule également qu’Uber garantira qu’aucun livreur ou conducteur qui choisit d’être représenté par le SINDEL « ne recevra un revenu inférieur au salaire minimum national pendant les périodes où ils fournissent des services via ses plateformes, indépendamment des prix pratiqués auprès des consommateurs ».

Selon Uber, deux niveaux d’adhésion sont créés : une formule à bas coût (1,5 euro par mois), qui garantit une représentation dans les commissions conjointes entre Uber et le SINDEL, et l’inscription en tant qu’associé, pour un montant équivalent à 0,75 % de leurs revenus sur les plateformes (minimum 6,5 euros mensuels), avec accès à tous les avantages et services du syndicat, y compris le soutien juridique et les avantages sociaux.

L’ANM-TVDE critique le fait qu’Uber souscrive une assurance accidents du travail, couvrant incapacités, invalidité ou décès pendant le service, avec remboursement des frais médicaux, une assurance accidents du travail qui « existe déjà et est obligatoire pour les conducteurs et livreurs, étant souvent inaccessible dans la pratique, avec de nombreux cas signalés d’absence de soutien, y compris lors d’accidents graves ou mortels ».

« En outre, le prétendu salaire minimum ne serait applicable qu’en cas d’accident, non dans des situations normales de travail, démentant ainsi la nouvelle », a souligné l’ANM-TVDE.