Des organisations dénoncent un nouveau cas de démolition et expulsion forcée à Almada.

Des organisations dénoncent un nouveau cas de démolition et expulsion forcée à Almada.

Dans un communiqué, le mouvement civique Vida Justa – qui regroupe des résidents et des militants en faveur du droit au logement – et l’Association des Résidents du Quartier Penajoia indiquent que le logement en question a été démoli après avoir été jugé structurellement dangereux à la suite de fortes pluies et d’éboulements, plaçant la famille dans une situation de risque social immédiat.

 

Bien que la situation exige, légalement, une réponse urgente de l’État et de la municipalité, « la famille n’a été logée que provisoirement dans une pension pendant trois nuits, sans aucune solution garantie par la suite », révèlent-ils.

Selon les organisations, il s’agit du deuxième cas récent dans le quartier où « des familles avec enfants sont expulsées sans relogement », ce qui révèle « un schéma inquiétant d’échec de la réponse publique ».

Cette récente dénonciation survient dans un contexte de forte pression sur le marché de la location, qui, comme ils le rappellent dans le même communiqué, empêche l’accès à un logement avec des loyers compatibles avec les revenus réels des familles, aggravant la crise structurelle du logement.

Les organisations rappellent que la Loi de Bases de la Protection Civile établit l’obligation de prévenir les risques, de protéger les personnes et les biens, et d’assurer le retour à la normale de la vie des populations touchées, y compris le logement temporaire et le suivi jusqu’à la résolution de la situation. Dans les municipalités, ces responsabilités incombent directement à la mairie, dont dépend fonctionnellement la Protection Civile.

Aussi, la Loi de Bases du Logement stipule que l’accès aux réponses publiques doit être universel, égal et non discriminatoire, imposant à l’État et aux municipalités le devoir d’agir dans les situations d’urgence en matière de logement avec des solutions transitoires adéquates et un soutien social. Pour les mouvements, « trois nuits dans une pension ne constituent pas une réponse de logement adéquate, ni ne remplissent les obligations légales existantes ».

Les organisations se demandent également pourquoi des mécanismes tels que le Programme Porta de Entrada et le Fonds National d’Urgence en matière de Logement, créés pour répondre aux pertes soudaines de logement, n’ont pas été activés, défendant qu’il incombe à l’IHRU, à la mairie d’Almada et à la Protection Civile de garantir une réponse immédiate, coordonnée et continue, « garantissant qu’aucune famille ne se retrouve sans abri après la fin d’une solution provisoire ».

Cette semaine, le 17 décembre, la présidente de la mairie d’Almada, Inês de Medeiros, a déclaré à Lusa que le ministère des Infrastructures et du Logement va programmer pour janvier une réunion pour présenter un plan pour résoudre la situation du quartier.

La maire a affirmé que le ministre Miguel Pinto Luz a indiqué qu’un ensemble de mesures concrètes est en cours d’élaboration pour freiner l’expansion du quartier et opérationnaliser une solution.

Le quartier de Penajoia est un ensemble résidentiel de genèse illégale, installé sur des terrains de l’Institut du Logement et de la Réhabilitation Urbaine (IHRU), qui a connu une croissance ces dernières années.