Dans un communiqué, Zero précise que les 28 décharges identifiées reçoivent des déchets urbains sans aucun traitement préalable, « notamment la séparation préalable et la stabilisation des déchets organiques ».
L’association explique que le Portugal enfreint une règle européenne en vigueur depuis 2014 ainsi qu’une législation nationale interdisant la décharge de déchets sans traitement ni stabilisation préalable.
Zero accuse également les autorités portugaises d' »ignorer systématiquement » cette interdiction et considère que le Portugal pourrait « s’exposer à une procédure d’infraction pour violation de la législation communautaire sur les décharges en autorisant ces pratiques ».
« Les déchets urbains sont constitués d’environ 40 % de déchets organiques, donc leur dépôt en décharge sans aucun type de traitement préalable entraîne la libération d’odeurs, la prolifération d’agents vecteurs de maladies, tels que les insectes, les rongeurs ou les oiseaux, et la production d’eaux usées hautement polluantes et difficiles à traiter », a déclaré Zero.
L’association ajoute que la mise en décharge de ces déchets peut également entraîner la libération de méthane, un gaz à effet de serre puissant qui contribue au réchauffement climatique.
« À titre d’exemple, du fait de la réception d’une grande quantité de déchets organiques, la décharge actuellement existante à Portimão est responsable de 55 % des émissions de gaz à effet de serre libérées dans cette municipalité », a souligné l’association.
Comme solution, Zero plaide pour « investir dans le traitement intégral des déchets urbains avant leur mise en décharge, via le Traitement Mécanique et Biologique (TMB) afin d’éviter l’investissement dans des unités d’incinération qui, en plus d’être hautement polluantes, mettent du temps à être installées », ne résolvant pas à temps le problème du remplissage des décharges.
L’association environnementale rappelle également que le Portugal dispose déjà d’unités de dernière génération de TMB, comme celle de Resialentejo à Beja, qui détourne environ 70 % des déchets de la décharge, « rendant évident que renforcer le nombre et l’efficacité de ces unités est fondamental pour réduire la pression sur les décharges et faire respecter la loi ».
Zero indique avoir déjà transmis les cas identifiés pour évaluation à l’Inspection Générale de l’Agriculture, de la Mer, de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire, considérant que les décharges d’Ambisousa à Lousada et Penafiel, et d’Ecolezíria à Almeirim, sont les situations les plus problématiques.
« Les seules décharges où il a été confirmé qu’il n’y a pas de déchargement de déchets organiques non traités sont celles de Gesamb à Évora et de Resialentejo à Beja », a souligné l’association.
