Près de 29 % des emplois risquent de disparaître en raison de l’automatisation.

Près de 29 % des emplois risquent de disparaître en raison de l'automatisation.
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Le rapport intitulé « Automatisation et intelligence artificielle sur le marché du travail portugais : défis et opportunités » classifie 120 professions au Portugal selon leur exposition aux changements technologiques liés à l’intelligence artificielle et à l’automatisation, en se basant sur les potentiels effets destructeurs et transformateurs.

 

D’après le rapport, les « professions en ascension », susceptibles de bénéficier des effets de la digitalisation et de l’intelligence artificielle, représentent 22,5 % des emplois au Portugal, constituant ainsi la deuxième catégorie la moins peuplée.

En revanche, 12,9 % des professions sont classées dans le « terrain des machines », pouvant également tirer parti des gains de productivité grâce à l’IA, selon l’analyse, qui repose sur les données des « Quadros de Pessoal » du MTSSS, pour l’année 2021, couvrant 3,2 millions de salariés (presque tous du secteur privé).

Cela signifie que « la grande majorité de l’emploi n’est pas en position de profiter des effets positifs pouvant découler de la complémentarité de l’intelligence artificielle avec le travail humain », précise le rapport coordonné par Rui Baptista, professeur à l’Institut Supérieur Technique.

Dans ce contexte, le document indique que plus d’un tiers des travailleurs (35,7%) occupent des professions peu exposées à l’automatisation, mais présentant également un faible potentiel de transformation, classées dans le « terrain des humains ».

Malgré cela, près de trois sur dix (28,8%) sont classées comme « professions de collapsus », risquant de « sérieux dangers » de disparition, « en raison de leur vulnérabilité à la disruption technologique ».

C’est d’ailleurs le deuxième groupe en termes de taille, après les professions du « terrain des humains ». Cette catégorie comprend la plus grande profession au Portugal : « autres travailleurs liés aux ventes », représentant 5,3 % de l’emploi en 2021.

Dans le ‘top’ 10 des plus grandes professions figurent également deux autres « professions en collapse »: « autres professions élémentaires », avec une part de 3,1 % de l’emploi, et « serveurs de tables et de bar », avec une part de 2,5 %.

En revanche, selon ce ‘policy paper’, intégré à une étude plus large qui sera bientôt divulguée, aucune des 10 plus grandes professions au Portugal n’est classée comme une « profession en ascension ».

De plus, les travailleurs exerçant les « professions en collapse » sont ceux qui, en moyenne, ont les revenus les plus bas et peu de qualifications, tandis que ceux des « professions en ascension » bénéficient de « revenus de travail plus élevés, grâce à leurs « exigences avancées en termes de compétences numériques », ainsi qu’un plus grand nombre de qualifications: 63,4% possèdent au moins un diplôme d’enseignement supérieur (contre seulement 5,4% dans les professions en collapse).

Les auteurs du rapport mettent en garde que les travailleurs des « professions en collapse » sont dans une « position plus vulnérable en cas de chômage ou d’emploi précaire » et demandent « des solutions urgentes pour la probable restructuration ou disparition de leurs emplois respectifs ».

« C’est pourquoi les décideurs politiques devraient d’ores et déjà anticiper un scénario de pression accrue sur le système de sécurité sociale et envisager la mise en œuvre de politiques actives, avec des objectifs tels que la requalification des travailleurs et des chômeurs, ainsi que la réinsertion des chômeurs sur le marché du travail », indique le rapport.

Dans ce contexte, les auteurs de cette analyse présentent sept recommandations de politiques publiques, considérant qu’il est nécessaire de donner « une priorité centrale » à la promotion de l’adaptabilité de la main-d’œuvre, « à travers des programmes de requalification ciblés sur les travailleurs exerçant des professions classées comme « professions en collapse », ainsi que de renforcer les mécanismes de protection sociale.

En parallèle, ils affirment qu’il est « urgent de revoir les programmes scolaires et académiques pour intégrer la littératie numérique, la maîtrise des outils d’intelligence artificielle et les compétences liées à l’analyse et la communication » et soutiennent que « l’adoption des technologies émergentes devrait être favorisée par des incitations financières et un soutien technique aux entreprises », notamment « subventions, avantages fiscaux et soutien technique spécialisé ».