« Les taux de conclusion dans les délais prévus des enfants et des jeunes issus de familles et/ou de milieux socialement, économiquement et culturellement plus fragiles, ainsi que des élèves de nationalité étrangère, restent significativement plus bas que ceux des autres élèves et avec des différences notables », indique le rapport du Conseil National de l’Éducation (CNE).
Selon le CNE, les données « mettent en évidence des faiblesses dans les stratégies d’inclusion et l’efficacité des mesures de soutien ».
Le rapport souligne que « il y a plus d’élèves dans le système éducatif et leur diversité a augmenté, reflétant le tissu social du pays », mais l’offre de la discipline de Portugais Langue Non Maternelle « est insuffisante pour le nombre d’élèves de nationalité étrangère dans le système ».
Selon le document, en 2023/2024, 174 126 enfants et jeunes de nationalité étrangère ont fréquenté l’enseignement obligatoire au Portugal, soit 31 366 de plus que l’année précédente, ce qui représente une augmentation de 22 %, représentant 13,6 % des élèves non adultes qui ont fréquenté l’éducation de base et secondaire, et 9,5 % dans l’éducation pré-scolaire.
Le CNE note par ailleurs que « le soutien effectif aux enfants et aux jeunes ayant des besoins spécifiques de santé est menacé face au manque de ressources spécialisées », considérant que la surveillance et l’évaluation des mesures d’inclusion sont « cruciales pour lutter contre les inégalités qui subsistent dans le système éducatif ».
Le document signale que des « mesures exceptionnelles et temporaires ont été prises, comme l’affectation de personnel enseignant et de techniciens spécialisés aux établissements publics d’enseignement ou l’extension des structures spécialisées (Centres de Ressources pour l’Inclusion, Centres de Soutien à l’Apprentissage, écoles de référence) », mais alerte que « il subsiste des inégalités territoriales, une insuffisance de techniciens spécialisés et d’enseignants pour que les mesures de soutien à l’apprentissage et à l’inclusion puissent être pleinement réalisées ».
Pour combattre « effectivement les inégalités », le CNE défend le renforcement des ressources humaines et le développement d' »une plus grande articulation entre les structures de soutien de l’éducation et de la santé ».
Le document souligne également les « différences persistantes et marquées entre les évaluations internes » attribuées dans les écoles publiques et privées dans les cours scientifiques et humanistes, qui, dans le cas des privées, « sont en moyenne deux points plus élevées, favorisant leurs élèves dans l’accès à l’enseignement supérieur ».
« La transition vers l’enseignement supérieur est également conditionnée par les contextes socio-économiques d’origine des élèves », signale le CNE, ajoutant que seulement 48 % des étudiants les plus défavorisés s’inscrivent dans un cours supérieur l’année suivant la fin de l’éducation secondaire, contre 57 % de ceux qui n’ont pas eu besoin de soutien financier.
« Malgré l’augmentation du nombre de diplômés dans les niveaux d’éducation supérieure, qui a atteint 101 213 (soit 5,9 % de plus que l’année précédente), le défi de garantir des opportunités équitables pour tous subsiste », relève-t-il.
