Miranda Sarmento refuse un renforcement de la défense qui compromettrait l’excédent.

Miranda Sarmento refuse un renforcement de la défense qui compromettrait l'excédent.
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« Avec une croissance réelle du PIB [Produit Intérieur Brut] d’environ 2 %, l’augmentation des dépenses de défense sera toujours limitée par le maintien d’un petit excédent budgétaire », a déclaré Miranda Sarmento au quotidien britannique.

Cependant, le dirigeant assure que le Portugal a encore de la marge pour atteindre les objectifs d’augmentation des dépenses fixés par l’OTAN, à un moment où le Président des États-Unis, Donald Trump, pousse l’Europe à payer davantage pour sa sécurité.

Décrivant le Portugal comme un pays « tourné vers l’Atlantique et plus éloigné de Kiev », qui, par conséquent, « ne ressent pas la même pression pour augmenter ses dépenses militaires que les pays plus proches de l’Ukraine », le FT note que, par exemple, le budget de la défense de la Pologne atteint presque 5 % du PIB, le plus élevé parmi les alliés de l’OTAN, tandis que le budget portugais se classe au septième rang de cette organisation, ne représentant que 1,6 % du PIB en défense l’année dernière.

Le Portugal s’est engagé à atteindre l’objectif de 2 % fixé par l’OTAN d’ici 2029, tandis qu’il est prévu que les dirigeants de l’organisation augmentent cet objectif à au moins 3 % du PIB lors d’un sommet en juin, contre les 5 % préconisés par Trump.

Soulignant que le Portugal est « l’un des rares » pays de l’Union européenne avec un excédent budgétaire – de 2 000 millions d’euros ou 0,7 % du PIB en 2024, le deuxième plus grand en termes de pourcentage en au moins 50 ans – le FT rapporte que le ministre portugais des Finances prévoit un excédent de 0,3 % en 2025.

« Si des moments économiques difficiles arrivent dans les prochaines années, nous serons prêts à les affronter », a affirmé Miranda Sarmento dans l’entretien avec le journal britannique, ajoutant : « Nous devons atteindre 80 %, voire descendre en dessous de 80 %, d’ici la fin de la décennie ».

Selon le ministre, « la position fiscale du Portugal, combinée à la flexibilité des règles fiscales de l’UE », permettra au pays « plus de marge de manœuvre, plus d’espace, pour accroître les dépenses de défense de manière plus rapide ».

Au FT, Sarmento a également indiqué que le gouvernement portugais est « très probablement » intéressé par l’utilisation de fonds provenant d’un programme de prêts de 150 000 millions d’euros pour les États membres, destiné à canaliser ces fonds vers leurs industries de défense, mais a précisé que Lisbonne souhaite d’abord comparer les conditions et les coûts du prêt avec les options de la dette souveraine portugaise sur le marché.

Concernant les priorités en matière de dépenses, le ministre des Finances estime, dans l’interview, qu’il est vital que les membres de l’UE se coordonnent pour développer les industries spécialisées dans chaque pays.