En discussion figurent les recommandations pour la 11e Conférence des Parties (COP11) de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac, qui se tiendra du 17 au 22 novembre à Genève (Suisse), et qui incluent l’interdiction de la vente de tabac à des fins lucratives dans les stations-service, papeteries et magasins de proximité, ainsi que l’interdiction des filtres.
Dans un communiqué, le Syndicat national de l’industrie et de l’énergie (Sindel) et le Syndicat des travailleurs de l’agriculture et des industries de l’alimentation, des boissons et du tabac du Portugal (Sintab) soutiennent que ces mesures « constituent une menace directe pour des milliers d’emplois au Portugal et pour toute la chaîne de valeur liée au secteur », et appellent le gouvernement à « prendre publiquement position ».
« Nous parlons de mesures qui, si elles sont appliquées, pourraient supprimer des emplois qui affectent des milliers de familles et mettre en péril l’avenir de l’une des plus grandes industries exportatrices du pays », alertent les syndicats.
Bien qu’ils ne remettent pas en question « l’importance de la santé publique », les structures syndicales soutiennent que « l’on ne peut pas sacrifier l’emploi et la subsistance des familles ».
« Ce que l’OMS propose – et que la Commission européenne suit – est incompréhensible. Ils veulent interdire le profit dans un secteur qui est légal, qui paie des impôts, qui respecte les règles et qui garantit des milliers d’emplois. C’est une attaque directe contre les travailleurs et l’économie portugaise », argumentent-ils.
Dans ce sens, le Sindel et le Sintab exigent du gouvernement portugais qu’il « défende de manière urgente et publique les intérêts nationaux lors de la COP11 » et qu’il « n’accepte pas des mesures aveugles et idéologiques qui peuvent détruire un secteur qui a rempli ses obligations et a continuellement investi dans l’innovation et la réduction des risques ».
Les syndicats appellent également la Tabaqueira — producteur national de tabac basé à Albarraque, qui emploie directement 1 500 travailleurs et indirectement plus de 3 000 – à « impliquer les représentants des travailleurs dans ce débat et garantir la défense des emplois et de la production au Portugal ».
« Le Portugal ne peut être pénalisé par des politiques internationales qui ignorent la réalité économique et sociale des pays producteurs. L’avenir de l’industrie – et de milliers de familles – ne peut être décidé dans des bureaux éloignés, sans entendre ceux qui travaillent au quotidien », soulignent-ils.
Selon les structures syndicales, les mesures de l’OMS actuellement sur la table menacent toute la chaîne de valeur du secteur du tabac, « des travailleurs industriels qui produisent, aux transporteurs et distributeurs qui assurent la logistique, aux petits commerçants et entreprises de détail qui dépendent des ventes légales de tabac et aux services associés tels que le nettoyage, la sécurité et la maintenance ».
La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CQCT) est un traité international, auquel le Portugal et l’Union européenne sont parties, visant à protéger les générations présentes et futures des conséquences du tabac. La Conférence des Parties de la CQCT (COP) est l’organe qui réunit les pays signataires pour discuter et approuver des mesures mondiales de contrôle des produits du tabac et de la nicotine.
Bien que ces mesures n’aient pas de caractère contraignant, elles servent de lignes directrices pour les États membres de la COP.
Récemment, également la Tabaqueira et la Fábrica de Tabaco Micaelense ont averti que les mesures défendues par l’OMS pourraient menacer la durabilité de « milliers de petites entreprises » de la chaîne de valeur du tabac et favoriser le « commerce illicite ».
Les associations représentant les secteurs de la distribution, de l’approvisionnement en combustibles et de l’hôtellerie/restauration ont déjà manifesté leur « préoccupation », avertissant des répercussions de ces mesures sur l’économie et la promotion des marchés illégaux.