« Je pense que c’est un pas décisif vers l’établissement, après 50 ans d’autonomies politiques – l’une des plus grandes conquêtes de la démocratie portugaise – (…) d’une relation consolidée et adulte entre les autonomies et l’État central », a déclaré le président de la Région Autonome de Madère, Miguel Albuquerque (PSD).
La déclaration du dirigeant madérien a été faite après une réunion du Conseil des ministres, à laquelle il a participé avec son homologue des Açores, José Manuel Bolieiro, suite à l’approbation de projets de résolution concernant les deux archipels et à la décision de créer un groupe de travail conjoint pour présenter au parlement une nouvelle LFR en 2026.
« Actuellement, la loi des finances régionales est une loi inique, une loi anachronique qui doit être rapidement modifiée. Dans ce sens, je tiens à saluer la vision du premier ministre, sa capacité de décision, pour que nous puissions créer un groupe de travail afin de remédier à une situation inconfortable », a souligné Miguel Albuquerque.
Selon le président du gouvernement de la Région Autonome de Madère, ces modifications permettent de refléter « les coûts de l’insularité, des transports, de l’éducation, de la santé et d’autres domaines tels que la protection civile ».
« Nous, les présidents des gouvernements, ne pouvons pas continuer à jouer le rôle de mendiants, dans un chemin de croix à réclamer de l’argent », a-t-il pointé.
Dans le même sens, le président du gouvernement régional des Açores, José Manuel Bolieiro, a considéré que la création de ce groupe de travail représente « un changement de paradigme » dans « le fonctionnement de l’État avec les autonomies ».
« Nous vivons un moment historique dans la démocratie portugaise et dans la compréhension de l’État de droit portugais avec ses autonomies politiques, car il marque la transition d’une autonomie souvent perçue comme encadrée à une autonomie participative », a déclaré le dirigeant açorien.
Selon José Manuel Bolieiro, la modification de la loi des finances régionales garantira aux régions autonomes « plus de prévisibilité, de stabilité, de régularité et d’efficacité ».
Bolieiro a également exprimé sa « pleine satisfaction d’avoir participé à ce moment historique », soulignant que le premier ministre « valorise les autonomies politiques d’un pays décentralisé par sa vocation participative ».
La création du groupe de travail, qui comprendra des représentants des gouvernements de la République, de Madère et des Açores, a été approuvée aujourd’hui en Conseil des ministres.
Le premier ministre a par ailleurs annoncé qu’au début de 2026, se tiendra aux Açores le premier sommet entre les trois gouvernements – tous dirigés par le PSD -, prévu initialement pour la fin de 2024 mais reporté en raison de crises politiques, d’abord à Madère puis sur le continent.
« Nous essaierons ensuite régulièrement non seulement de promouvoir ces forums de coordination entre les gouvernements, mais aussi d’organiser les sommets, qui peuvent être une opportunité pour nous de signer de nombreuses décisions conjointes » pour servir l’intérêt des Régions Autonomes et du Portugal « dans son ensemble », a-t-il déclaré.
Montenegro a qualifié la participation des présidents des gouvernements régionaux, pour la première fois, à une réunion du Conseil des ministres « d’étape importante dans la relation institutionnelle et dans la coordination et le partenariat » entre les gouvernements de la République et les gouvernements des Régions Autonomes.
Le Conseil des ministres a également approuvé quatre mesures pour « la valorisation et le renforcement du système de communications électroniques sur l’ensemble du territoire, renforcé par le système de câbles sous-marins Atlantic CAM, qui relie le continent, les Açores et Madère », selon un communiqué publié cet après-midi.
L’une des résolutions autorise la reprogrammation et la réalisation de dépenses pluriannuelles relatives à la mise en œuvre du système de câbles sous-marins, permettant à l’investissement d’atteindre 190 millions d’euros, couvrant les années 2023 à 2051.
Une autre résolution autorise Infraestruturas de Portugal (IP) à engager des dépenses jusqu’à hauteur de 155 millions d’euros pour gérer la maintenance des câbles sous-marins, reversant au final au bénéfice de l’État à la fin de la période contractuelle.
L’État mandate également l’IP pour « développer les études pour la contractualisation et la mise en œuvre du projet de câbles sous-marins Anneau Açores, garantissant l’interconnexion avec l’Atlantic CAM et autorisant des dépenses allant jusqu’à 1 million d’euros.
En ce qui concerne ce sujet, le Conseil des ministres a délibéré sur l’intérêt de l’État pour le remplacement du câble sous-marin qui assure les communications électroniques entre les îles de Madère et de Porto Santo et manifeste la disposition de l’État à financer le projet.
« Le projet vise à remplacer les câbles sous-marins existants, arrivés au bout de leur durée de vie utile, assurant l’autonomie numérique de la Région Autonome des Açores, la cohésion économique et sociale, et l’exploitation ouverte et non discriminatoire des communications inter-îles », indique la note.
D’autre part, le Conseil des ministres a approuvé une résolution qui autorise le Fonds Environnemental à engager des dépenses jusqu’à un maximum de 10 millions d’euros, relatives au projet « Parc Marin des Açores ».
« Cette mesure vise à soutenir financièrement le secteur de la pêche face aux restrictions inhérentes à la création du Réseau Régional des Aires Marines Protégées des Açores (RAMPA), qui renforce la protection de 287 000 kilomètres carrés d’écosystèmes marins et contribue à atteindre l’objectif national et européen de protection de 30 % de la zone marine d’ici 2030 », explique la tutelle.
Selon la note, ces soutiens « garantissent la mitigation des pertes immédiates et l’adaptation progressive de la flotte régionale aux nouvelles conditions de pêche durable, assurant l’équilibre entre la conservation environnementale et la viabilité économique du secteur ».
Une résolution a également été approuvée, qui définit les compétences et responsabilités dans l’exécution de l’initiative « Ponta Delgada 2026 – Capitale Portugaise de la Culture ».
 
