Les tarifs de Trump sont pires pour les pays « vulnérables et pauvres ».

Les tarifs de Trump sont pires pour les pays "vulnérables et pauvres".
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Dans un communiqué, la CNUCED souligne que parmi les près de 200 partenaires commerciaux des États-Unis, seuls dix génèrent presque 90% de leur déficit commercial, alors que les tarifs concernent les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, responsables respectivement de seulement 1,6% et 0,4% du déficit des États-Unis.

 

Ces pays pauvres « ne contribueront ni au rééquilibrage du déficit commercial ni à la génération de revenus significatifs », souligne la CNUCED.

« De nombreuses économies à faible revenu font actuellement face à une ‘tempête parfaite’ de conditions extérieures en détérioration, de niveaux de dette insoutenables et de ralentissement de la croissance interne », a ajouté l’agence de l’ONU.

De manière plus générale, la CNUCED met en garde contre les conséquences négatives pour l’économie mondiale.

« Dans une économie mondiale à croissance lente et hautement endettée, des tarifs plus élevés risquent d’affaiblir les investissements et les flux commerciaux, ajoutant de l’incertitude à un environnement déjà fragile », poursuit la déclaration.

« Cela pourrait saper la confiance, ralentir les investissements et menacer les gains de développement, notamment dans les économies les plus vulnérables », a ajouté la CNUCED.

Dans le communiqué, Grynspan plaide que « c’est le moment de la coopération, pas de l’escalade ».

« Les règles du commerce mondial doivent évoluer pour relever les défis actuels, mais elles doivent le faire en gardant à l’esprit la prévisibilité et le développement, afin de protéger les plus vulnérables », soutient la secrétaire générale de la CNUCED.

L’ONU a exprimé aujourd’hui sa préoccupation face à l’impact des tarifs américains sur les pays les plus vulnérables, mais aussi sur la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), un ensemble de 17 objectifs mondiaux établis par l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Notre préoccupation porte maintenant sur les pays les plus vulnérables, qui sont les moins préparés à faire face à la situation actuelle », a déclaré le porte-parole du Secrétariat de l’ONU, Stéphane Dujarric, interrogé sur les guerres tarifaires en cours.

Dujarric a indiqué que la position du chef de l’ONU, António Guterres, est que « dans une guerre commerciale, personne ne gagne ».

Mercredi, un jour appelé « jour de la libération », Trump a imposé une taxe minimale de 10% sur les importations de 184 pays et territoires, y compris l’Union européenne.

Dans le cas de la Chine, Trump a annoncé une taxe de 34%, s’ajoutant aux 20% déjà en vigueur, portant le total à 54%.

Parmi les nations avec les tarifs les plus élevés annoncés par Washington figurent certaines des économies les plus pauvres du monde, telles que le Lesotho, le Cambodge, le Laos, Madagascar et Myanmar (ancienne Birmanie), avec de nouveaux tarifs supérieurs à 45%.

Les tarifs élevés ont déclenché une chute sur les marchés du dollar, du pétrole et des actions à travers le monde, les marchés financiers anticipant une baisse de la croissance et du commerce mondial.

La Chine a annoncé aujourd’hui qu’elle imposera une taxe de 34% sur les importations de tous les produits des États-Unis à partir de jeudi prochain, le 10 avril.

La nouvelle taxe correspond au taux de la taxe « réciproque » des États-Unis imposée par le Président Donald Trump cette semaine.

Le ministère du Commerce à Pékin a également déclaré, dans un communiqué cité par AP, qu’il imposera plus de contrôles d’exportation sur les terres rares, qui sont des matériaux utilisés dans les produits de haute technologie, tels que les semi-conducteurs et les batteries de véhicules électriques.

L’Union européenne n’a annoncé aucune mesure de représailles aux tarifs de 20% imposés par Donald Trump, mais a réitéré son engagement en faveur de « négociations sérieuses ».