Les inspecteurs des impôts rejoignent la grève de la fonction publique à cause du budget 2026.

Les inspecteurs des impôts rejoignent la grève de la fonction publique à cause du budget 2026.

Dans un communiqué publié dimanche, l’Association Syndicale des Professionnels de l’Inspection Fiscale et Douanière (APIT) annonce que les inspecteurs « participent à la grève » prévue jeudi prochain.

« La proposition de budget pour 2026 (OE2026) ne favorise toujours pas une véritable récupération du pouvoir d’achat, ne promeut pas réellement une amélioration des conditions de vie et de travail des employés de la fonction publique en général, et de l’AT en particulier, et ignore les innombrables alertes concernant la négligence à laquelle est voué le travail d’inspection et d’enquête criminelle, fiscale et douanière », justifie l’association syndicale.

L’association soutient que le Gouvernement et la direction de l’Autorité Tributaire et Douanière (AT) laissent les employés du fisc dans une « situation de profond mécontentement et de profonde démotivation ».

La proposition budgétaire, argue-t-elle, « ne présente pas de décisions, de propositions ou un plan clairement réfléchi pour améliorer le présent et l’avenir des travailleurs de l’AT », et il n’y a pas de calendrier pour « aucun processus de négociation » avec l’APIT afin de « discuter et faire approuver » des décisions visant à valoriser les travailleurs.

La grève du 24 octobre, convoquée par la Fédération Nationale des Syndicats des Travailleurs en Fonctions Publiques et Sociales, dure de 00:00 à 24:00, pour revendiquer des augmentations salariales, la valorisation des carrières, la défense des services publics et l’abrogation du Système Intégré de Gestion et d’Évaluation de la Performance dans l’Administration Publique (SIADAP).

Pour l’APIT, six sujets nécessitent une attention particulière.

Le syndicat indique que la grille salariale « reste inadéquate », même après les « modifications apportées par le Gouvernement cette année, qui ne corrigent pas encore les injustices rencontrées par les travailleurs de l’AT ».

Parallèlement, le SIADAP « n’a rien de motivant, transparent ou juste », suivant un modèle qui « ignore délibérément la manière dont les travailleurs de l’AT accomplissent leurs fonctions ».

En même temps, l’association affirme que les ressources humaines de l’AT sont « étirées au maximum de leur capacité », compliquant la lutte contre l’économie souterraine.

Quatrièmement, l’APIT dénonce que les travailleurs sont « contraints de ‘payer pour travailler' » en raison des faibles compensations payées lorsqu’ils utilisent « leurs véhicules personnels au service de l’État » pour effectuer des travaux d’inspection.

L’association conteste également le fait que les inspecteurs sont « la seule inspection à ne pas voir reconnu le complément d’inspection ou la prime de risque, voire l’indemnité de mission pour ceux qui sont officiellement reconnus comme Organe de Police Criminelle (OPC) ».

Enfin, l’APIT estime que le renouvellement des professionnels du fisc est inefficace, car « des travailleurs avec une grande connaissance et expérience quittent l’organisation sans avoir eu la possibilité de partager ces connaissances avec de nouveaux employés ».

La réduction du personnel à l’AT a été récemment reconnue par la directrice générale des impôts comme un obstacle au travail. Lors d’une conférence au ministère des Finances le 23 septembre, Helena Borges a indiqué que l’AT dispose de « 14% de ressources en moins » par rapport à « il y a dix ans – c’est 1 400 personnes en moins », ce qui oblige l’institution à avoir des priorités « bien définies ».

En plus de l’APIT, le Syndicat des Travailleurs des Impôts (STI), le plus représentatif parmi les professionnels du fisc, soutient les revendications ayant conduit à la convocation de la grève.

« Bien que le STI n’ait pas notifié de préavis de grève, tous les travailleurs de la fonction publique sont couverts par celle-ci », rappelle la structure syndicale, dans un e-mail envoyé aux membres le 15 octobre auquel Lusa a eu accès.