Les inspecteurs de la PJ issus du SEF refusent de rester dans les aéroports après le 29 octobre.

Les inspecteurs de la PJ issus du SEF refusent de rester dans les aéroports après le 29 octobre.

Les inspecteurs de la Police Judiciaire (PJ) issus de l’ancien Service des Étrangers et Frontières (SEF) refusent d’être contraints de rester aux frontières des aéroports six mois après la date initialement prévue, le 29 octobre prochain, précise le Syndicat du Personnel d’Investigation Criminelle de la Police Judiciaire (SPIC-PJ), dans une note envoyée à Lusa.

 

Le syndicat avance que les inspecteurs, qui devaient rentrer à la PJ et avaient déjà été notifiés pour se présenter dans leurs unités respectives, « ont été surpris à 11 jours de la date de la nouvelle intention du gouvernement » de prolonger les fonctions dans les aéroports de six mois supplémentaires.

Cette structure indique que beaucoup des inspecteurs avaient déjà « commencé leurs déménagements vers les nouveaux lieux de travail ».

Le SPIC-PJ avertit que « si le gouvernement ne se montre pas sensible à la situation des inspecteurs et insiste pour les maintenir sans distinction aux frontières, il ajoutera plus de tension dans une zone déjà troublée, et mettra en péril la paix sociale que jusqu’à présent les inspecteurs de la PJ, au nom de la sécurité nationale, ont toujours tenu à préserver ».

Lorsque le Service des Étrangers et Frontières a été supprimé, le 29 octobre 2023, les inspecteurs ont été transférés à la PJ, avec un régime de « détachement fonctionnel temporaire » pour 324 éléments de l’ex-SEF au sein de la PSP pour le contrôle des frontières aériennes.

Ce régime prévoyait que les inspecteurs soient transférés progressivement à la PJ jusqu’au 29 octobre 2025.

Selon la PSP, actuellement, 129 ex-inspecteurs du SEF restent en fonction au sein de la police en raison de certains obstacles liés à la formation, nécessitant des formateurs certifiés par Frontex, avec les ressources disponibles pour être formés et des installations.

Le syndicat estime que le manque de ressources humaines que « la direction nationale de la PSP justifie pour demander la prolongation de la mission est une fausse affirmation que la réalité dément totalement ».

« Il n’y a aucun manque de ressources de la PSP pour les frontières. Bien plus d’agents sont déjà formés au contrôle des frontières que le nombre d’inspecteurs avec lesquels l’ex-SEF remplissait des fonctions bien plus étendues », déclare Rui Paiva, président du SPIC-PJ, cité dans le communiqué.

Rui Paiva soutient qu’il est « totalement incompréhensible qu’on ne trouve pas auprès des trois entités responsables des frontières – PSP, GNR et Système de Sécurité Interne (SSI) — une manière de, entre elles, assurer ce que la loi leur impose et, deux ans après, continuer à dépendre de près de 130 inspecteurs de la PJ pour réaliser ces fonctions ».

Le SPIC-PJ affirme que « la véritable raison de cette dépendance vis-à-vis des éléments de la PJ est le fait que la PSP insiste pour engager de vastes moyens humains dans des matières d’investigation criminelle dont la compétence légale revient à la Police Judiciaire ».

« Avec ce choix, on est tombé dans le paradoxe d’avoir des inspecteurs de la Police Judiciaire à contrôler les frontières dans les aéroports, fonction de la PSP, tandis que des agents de la PSP continuent à traiter des situations de trafic de stupéfiants, de trafic d’êtres humains et de falsification de documents qui sont de la compétence de la PJ », affirme Rui Paiva, soulignant qu' »il est temps que le gouvernement comprenne qu’il est face à un problème organisationnel du système, et non de capacité ou de manque de moyens de la PSP ».

Le syndicat rappelle également avoir transmis au gouvernement « qu’il existe un nombre assez raisonnable d’inspecteurs désireux de rester aux frontières, un atout qui peut être bien exploité », mais refuse qu' »à la dernière minute, sous un faux prétexte de nécessité, on impose à ceux qui souhaitent légitimement exercer leur fonction dans leur propre police de continuer à remplir ce qui incombe à la PSP ».