Les boursiers scientifiques contestent leur exclusion de la discussion sur la nouvelle agence.

Les boursiers scientifiques contestent leur exclusion de la discussion sur la nouvelle agence.

Dans un communiqué, l’ABIC déclare ne pas avoir été conviée à participer aux discussions concernant la nouvelle agence, contrairement à d’autres organisations et associations, ni à la révision en cours de la Loi de la Science, une « absence injustifiée et préoccupante ».

 

« Notre association représente précisément ceux qui sont dans une situation plus précaire et vulnérable au sein du système scientifique : des chercheurs qui garantissent chaque jour le fonctionnement et la production scientifique du pays, sans bénéficier d’un contrat de travail », a-t-elle avancé, signalant que « ignorer cette représentation, c’est négliger une partie essentielle de la réalité scientifique nationale ».

L’ABIC « demande que cette décision soit annulée et qu’elle soit formellement intégrée dans le processus de consultation et de débat public concernant ces réformes structurelles ».

Le gouvernement a débuté mardi la consultation de diverses entités, dans le cadre de la création de la nouvelle Agence pour la Recherche et l’Innovation, qui résultera de la fusion de la Fondation pour la Science et la Technologie (FCT) avec l’Agence Nationale de l’Innovation (ANI).

L’ABIC ne figure pas sur la liste des entités, selon un communiqué publié vendredi par le Ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation.

L’ABIC ne fait pas non plus partie du groupe des entités chargées d’analyser et de discuter le rapport produit par le groupe de travail pour la révision de la Loi de la Science.

Pour l’Association des Boursiers de Recherche Scientifique, la création d’une nouvelle agence, « sans un renforcement réel du financement public et sans consulter les besoins concrets des professionnels du secteur, risque d’être une réforme purement cosmétique ».

« S’il existe une véritable intention d’améliorer et d’optimiser le Système Scientifique et Technologique National, ceci doit commencer par éliminer la précarité de l’emploi et garantir la stabilité des carrières scientifiques, préserver l’autonomie des institutions scientifiques et académiques, assurer le financement public et stable de la science et de l’enseignement supérieur », a défendu l’association.

Le décret-loi qui crée la nouvelle Agence pour la Recherche et l’Innovation était en attente de promulgation par le Président de la République depuis septembre.

Marcelo Rebelo de Sousa a renvoyé le décret au gouvernement, qui a introduit des modifications pour répondre aux inquiétudes exprimées par le chef de l’État.

La principale modification porte sur la nature juridique de la future agence.

Initialement prévue pour être une société anonyme, à l’instar de l’ANI, l’Agence pour la Recherche et l’Innovation sera finalement une entité publique entrepreneuriale, suggestion du Président de la République que, selon une source de l’exécutif, le gouvernement trouve être la nature juridique la plus adéquate et une solution intermédiaire entre la société anonyme de l’ANI et l’institut public de la FCT.

Dans le nouveau projet de décret, auquel Lusa a eu accès, le gouvernement définit la mission de l’agence en mentionnant « le développement d’actions destinées à promouvoir, à financer et à évaluer la recherche scientifique et le développement de l’innovation technologique et entrepreneuriale au Portugal ».

La création de la nouvelle agence a été particulièrement controversée en raison de l’extinction de la FCT, avec des recteurs d’universités et des scientifiques s’inquiétant des conséquences pour la production scientifique et l’avenir de la science fondamentale.

Le chef de l’État lui-même avait déjà admis en juillet mettre son veto à l’extinction de la FCT, annoncée alors par le gouvernement dans le cadre de la réforme structurelle du Ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation, si des doutes « sur un seul point » subsistaient.

Les statuts de l’agence, annexés au décret-loi, préservent néanmoins la recherche fondamentale, tant en ce qui concerne le financement que la définition des domaines de recherche et développement.

Après avoir approuvé en septembre la première version du décret sans consulter publiquement la communauté scientifique, le gouvernement a décidé d’écouter à présent ses représentants, en excluant l’ABIC, avant de présenter la nouvelle version au Conseil des ministres pour qu’elle puisse ensuite être soumise à l’appréciation du Président de la République.