La proposition présentée ce jour au Conseil National de Migration et d’Asile (CNMA) prévoit, entre autres mesures, la création de l’Unité Nationale des Étrangers et Frontières, déjà rejetée lors de cette législature.
Actuellement en gestion, l’exécutif ne peut mettre en œuvre aucune des modifications du système de retour présentées, mais Leitão Amaro a souligné que le paquet vise à initier un débat avec la société civile et les spécialistes, afin que le nouveau gouvernement et le nouveau parlement « puissent légiférer ».
Dans le contexte de pré-campagne, le chef de liste pour Viseu par l’AD a déclaré que les « élections serviront aussi à juger le changement de politique d’immigration » promu par ce gouvernement et le « peuple s’exprimera » le 18 mai.
Leitão Amaro a mentionné que la réunion a abordé la « poursuite du changement de politique d’immigration au Portugal, (…) les évolutions qui ont été adoptées avec une avancée dans la structure de mission », un « doublement du soutien aux projets d’intégration » et « un chemin qui se dessine en Europe d’accélération et de renforcement des procédures du régime de retour ».
« Tout système d’immigration a besoin de règles réglementées, d’accueillir correctement ceux qui arrivent, mais aussi de prévoir que la violation des règles entraîne des conséquences et que ceux qui respectent les règles doivent rester sur le territoire national. Disposer d’un système de retour ou d’éloignement des illégaux est nécessaire pour que les règles soient respectées et c’est un acte de justice envers ceux qui les respectent », a déclaré le ministre.
« Il est important de comprendre qu’aujourd’hui le Portugal est l’un des pays d’Europe qui exécute le moins de retours de personnes ayant reçu des décisions de départ pour violation des règles, y compris pour des raisons de sécurité », a souligné Leitão Amaro, rappelant que ce blocage est dû à la fin du Service des Étrangers et Frontières et à des « règles pleines d’obstacles bureaucratiques ».
Leitão Amaro a ajouté que le gouvernement « ne propose rien de semblable à ce que l’on voit dans les pays ayant des pulsions sécuritaires agressives ».
« Ce que nous proposons est un système équilibré, mais fonctionnel », dans les cas de « violation des règles » ou lorsque les « personnes en situation illégale posent des menaces à la sécurité ».
Pour cela, la proposition du gouvernement prévoit « l’accélération des délais » et des recours, mais aussi « la centralisation de tout le processus dans la PSP » ou « la construction de centres d’installation temporaire où les détentions des personnes en situation illégale sont effectuées jusqu’à leur éloignement », a-t-il précisé.
« Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui nous aurions déjà une unité des étrangers et des frontières au sein de la PSP et déjà des modifications dans le système d’éloignement des illégaux, si le PS et le Chega n’avaient pas voté contre au parlement », a accusé Leitão Amaro.
La création d’une Unité Nationale des Étrangers et Frontières (UNEF) a été rejetée en septembre par l’opposition, à l’exception de l’IL, qui s’est abstenue.
La proposition du gouvernement inclut la possibilité que les citoyens étrangers soient envoyés vers d’autres pays que ceux d’origine, mais Leitão Amaro refuse les ‘centres de retour’, une proposition de plusieurs pays européens pour financer des centres de détention en dehors de l’espace de l’UE.
« Les Européens doivent développer un système qui fonctionne en assumant leur propre responsabilité, en respectant les droits fondamentaux », notamment dans les cas d’enfants ou de personnes fuyant des persécutions.
Le Portugal, ainsi que deux autres pays, se sont opposés à la création de ces ‘centres de retour’, en tant que mesure obligatoire de la proposition de la Commission Européenne, a rappelé le gouvernant.
Cependant, la proposition de l’exécutif, qui ne peut être mise en œuvre à ce stade, prévoit la limitation des « redondances » dans les processus administratifs, comme la phase de notification de départ volontaire, et la réduction des délais.
« Nous devons mettre fin à de nombreux recours dilatoires » et « nous devons disposer de davantage de ressources informatiques », a-t-il expliqué.
Selon la proposition présentée aujourd’hui au CNMA, le retour sera centralisé dans la future UNEF de la PSP, qui devra « assurer le fonctionnement du système en régime de disponibilité permanente ».
Le gouvernement précédent a supprimé le Service des Étrangers et Frontières (SEF) et a créé l’Agence pour l’Intégration, Migrations et Asile (AIMA), à qui incombe désormais « l’instruction et la décision sur les processus de retour des citoyens en situation illégale, une tâche manifestement opérationnelle et policière », indique la proposition du gouvernement présentée aujourd’hui au CNMA, qui propose un « système rapide, effectif et équilibré de retour des immigrants illégaux ».