Le manque de littératie des Portugais entraîne des risques dans leur quotidien.

Le manque de littératie des Portugais entraîne des risques dans leur quotidien.

À l’agence Lusa, la directrice générale et fondatrice de l’école de littératie et éducation financière Money Lab, Bárbara Barroso, explique que la « désinformation financière est toute information incorrecte, incomplète ou trompeuse qui influence négativement les décisions économiques des gens ».

 

Bárbara Barroso soutient que l’accès facile à l’information numérique a accru les risques, puisque « n’importe qui peut être exposé à des contenus sur l’argent, les investissements ou les produits financiers sans savoir s’ils sont fiables ».

« Cette désinformation a des conséquences réelles, car elle conduit les gens à prendre de mauvaises décisions, à se méfier injustement des institutions légitimes ou, dans les cas extrêmes, à tomber dans des escroqueries », déclare la directrice générale.

La responsable du projet éducatif explique que la désinformation financière peut se manifester de plusieurs façons, allant de « messages viraux promettant des gains rapides et garantis aux escroqueries déguisées en opportunités légitimes ».

Le 11 septembre, Lusa Verifica a signalé l’existence de plusieurs vidéos fausses de Luís Montenegro, Mário Centeno et Paulo Macedo, entre autres personnalités publiques, circulant sur les réseaux sociaux pour promouvoir des arnaques liées à de prétendues plateformes de ‘trading’ promettant des profits millionnaires à ceux qui investissent 250 euros.

D’après son expérience, l’experte souligne que « les personnes âgées sont l’un des groupes les plus vulnérables à la désinformation financière, souvent en raison du manque de familiarité avec le monde numérique et du fait qu’elles font facilement confiance à des messages qui paraissent crédibles, mais qui peuvent cacher des fraudes ou de mauvaises pratiques ».

En conséquence, Bárbara Barroso souligne que la littératie financière est la première ligne de défense contre la désinformation, bien que le Portugal ait encore beaucoup à progresser dans ce domaine.

« Dans un monde où l’information circule rapidement, mais pas toujours avec véracité, l’éducation financière est le filtre qui sépare le réel de l’illusoire, le sûr du dangereux », conclut-elle.

Bárbara Barroso critique également le manque de communication accessible et pédagogique de la part de certaines institutions, ce qui laisse place à la confusion et à la méfiance.

Par ailleurs, le cofondateur du projet Littératie Financière, Pedro Braz, soutient que la désinformation ne provient pas uniquement des réseaux sociaux.

« Souvent, elle naît également directement dans les agences bancaires, lorsque les clients reçoivent des conseils partiels ou biaisés », affirme-t-il à Lusa.

Dans cette perspective, le responsable du projet de littératie financière souligne que l’une des narratives désinformantes « les plus dangereuses est de croire qu’il existe des formules magiques pour s’enrichir ».

Pedro Braz souligne que l’information est l’une des principales armes pour lutter contre la désinformation financière, car elle donne la « capacité de penser de manière critique, de questionner ce que l’on entend et de reconnaître ce qui est réel et ce qui est une promesse vide ».

En matière de littératie financière, l’expert explique que le Portugal a fait des progrès, « mais est encore loin de l’idéal ».

« La majorité des Portugais continuent d’avoir des difficultés avec des concepts de base en finances personnelles », affirme-t-il.

Selon un Eurobaromètre de la Commission européenne, le Portugal est parmi les pays ayant les niveaux les plus bas de littératie financière en Europe, avec seulement 11% de la population ayant une haute littératie financière.