Le Manifeste des 50 dit que la Justice s’est détériorée plus d’un an après le premier appel.

Le Manifeste des 50 dit que la Justice s'est détériorée plus d'un an après le premier appel.

« Les lacunes et violations dénoncées n’ont pas diminué, et les forces et institutions politiques, malgré quelques signes de compréhension de la gravité de la situation vécue, n’ont pas pris de mesures concrètes pour la réforme nécessaire », écrit le mouvement civique créé en mai 2024.

Dans un nouveau manifeste publié aujourd’hui, intitulé « Il est urgent de réformer la justice » et signé par 11 personnalités de divers horizons, le Manifeste des 50 alerte sur le fait que, dans plusieurs domaines, la situation s’est aggravée.

« Des cas d’utilisation, pendant des années, des moyens les plus intrusifs dans la sphère de liberté personnelle sans qu’aucun soupçon crédible n’en résulte, continuent de se produire avec des fuites sélectives et intéressées vers la presse, entraînant des condamnations sommaires dans l’opinion publique de personnes sans défense », exemplifient-ils.

Pour illustrer la dégradation de l’état de la Justice, les signataires mentionnent également les procès encore non conclus impliquant d’anciens gouvernants et agents politiques, l’accentuation de « l’inopérance des tribunaux administratifs », le coût économique « inacceptablement élevé » de l’accès à la justice ou encore la persistance de « signes de fermeture, de corporatisme et d’inefficacité entravant l’action des institutions ».

« La justice reste en mauvais état et les responsables politiques sont paralysés », déplorent-ils, avertissant que « l’état de la justice se répercute nécessairement et négativement sur la qualité de notre démocratie ».

Ils décrivent donc une Justice lente, où les ressources consommées ne se reflètent pas dans les résultats obtenus, où persistent les inégalités d’accès et se multiplient les atteintes aux droits, libertés et garanties des citoyens, ce qui justifie l’appel renouvelé à la réforme.

S’adressant aux groupes parlementaires, ils demandent que la réforme de la justice devienne une priorité fondamentale et au Président de la République, Gouvernement et parlement, « d’exercer pleinement et fermement les compétences qui leur sont confiées par la Constitution et les lois ».

Dans le nouveau manifeste, ils exhortent également les institutions de la justice à « exercer leurs responsabilités propres de direction, à informer correctement l’opinion publique et à veiller à la légalité et à la rapidité des processus ».

Le texte est signé par les anciens présidents du parlement Augusto Santos Silva et Eduardo Ferro Rodrigues, l’ancien chef du PSD, Rui Rio, les ex-ministres David Justino, Maria de Lurdes Rodrigues, la socialiste Maria Manuel Leitão Marquês, les sociaux-démocrates Mónica Quintela et Paulo Mota Pinto, l’ancien juge conseiller du Tribunal constitutionnel Vital Moreira et les avocats Daniel Proença de Carvalho et Rui Silva Leal.