Le festival Monstra se tiendra du 20 au 30 mars dans divers lieux de Lisbonne, mais sera principalement concentré au Cinema São Jorge avec une série d’initiatives autour du cinéma d’animation portugais et étranger, incluant des projections de films, expositions, ateliers, masterclasses et débats.
« Cet aspect transnational, et en même temps transversal, que le festival intègre dans sa programmation, je pense qu’il répond à ces objectifs : montrer d’autres cultures à travers les films et montrer la possibilité de dialogues entre différents auteurs et créateurs », a déclaré à l’agence Lusa le directeur de Monstra, Fernando Galrito.
Dans cette perspective de point de rencontre du secteur, la Monstra proposera, par exemple, une séance où des producteurs et studios d’animation présenteront des projets en développement, une autre pour faire le bilan des 25 ans du festival et encore une autre pour promouvoir les coproductions entre le Portugal et l’Espagne.
Il y aura également des masterclasses comme celle de la réalisatrice Regina Pessoa, déjà complète, celle du studio portugais de design sonore Sound Particles — présent à Hollywood —, et celle de l’animateur et artiste visuel José-Manuel Xavier, qui participe régulièrement à la Monstra.
« C’est un jeune de presque 80 ans issu d’une famille d’orfèvres, qui a étudié à António Arroio, qui a émigré en France à la fin des années 1950, où il vit encore. Il y a fait toute sa carrière, a travaillé avec de grands maîtres français. À partir de l’année 2000, il est revenu, artistiquement parlant, au Portugal, s’intéressant de nouveau à réaliser des projets en lien avec le pays. Il collabore avec Monstra », a résumé Fernando Galrito à propos de José-Manuel Xavier.
La séance d’ouverture de Monstra inclura cinq courts-métrages, parmi lesquels « Mind the Gap », de Xavier, inspiré par une œuvre homonyme du compositeur Luís Tinoco, et dans la compétition portugaise figurera un autre film de l’auteur, intitulé « Saudade, talvez… ».
À la Sociedade Nacional de Belas Artes, l’exposition « Outros movimentos », dédiée à l’œuvre de José-Manuel Xavier en gravure, dessin, peinture, est déjà en cours.
Concernant la programmation du cinéma, Fernando Galrito souligne la croissance de la production d’animation portugaise, avec une compétition de courts-métrages qui a dû être scindée en deux sessions en raison de la quantité et de la qualité des films présentés.
Font partie de la compétition, entre autres, « Veni Vidi Non Vici », de Leonor Calaça, « qui expose la brutalité des pratiques tauromachiques au Portugal », « A cada dia que passa », d’Emanuel Nevado, animateur aux studios Aardman, le primé « Percebes » d’Alexandra Ramires et Laura Gonçalves, « Sequencial » de Bruno Caetano, et le film expérimental « Nenúfares » de Maria Lima.
Certains films en lice pour le prix Vasco Granja de la meilleure court-métrage portugaise sont également en compétition internationale de courts-métrages. Il s’agit de « A menina com os olhos ocupados » de André Carrilho, « Percebes », « The Hunt » de Diogo Costa, « Sequencial », « Reason and Impulse — Disappear » d’Ala Nunu, et « Amanhã não dão chuva » de Maria Trigo Teixeira.
Dans la compétition des longs-métrages, six films sont en lice : « Selvagens » de Claude Barras, « Rock Bottom » de Maria Trénor, « As cores interiores » de Naoko Yamada, « Um barco no jardim » de Jean-François Laguionie, « Sanatório sob o Signo da Clepsidra » de Stephen Quay et Timothy Quay, et « O caminho das sombras » d’Yves Netzhammer.
Cette année, le pays invité du festival Monstra est l’Autriche, et dans le volet des expositions, la mise en lumière est donnée à une exposition consacrée à la société de production américaine Laika, au Museu da Marioneta, avec plus de 600 objets et artefacts de l’atelier d’où sont sortis des films comme « Coraline », « Paranorman », « Mr. Link » et la prochaine production, « Wildwood ».
À la Cinemateca Portuguesa, une exposition célèbre les dix ans du studio portugais Cola – Coletivo Audiovisual.
Concernant les 25 ans d’un festival qui présente du cinéma d’animation pour tous les publics, un bilan en chiffres est disponible sur la page officielle : « Plus d’un million de spectateurs, répartis sur environ 12 500 films et 3 000 séances. Le festival a été visité par plus de deux mille créateurs, réalisateurs et animateurs, avec près de trois dizaines de noms nommés aux Oscars ».