Lors de la session tenue ce matin, le collège de juges du Tribunal de Beja chargé du procès a commencé à entendre les plaidoiries finales, qui ont débuté par la position du ministère public (MP).
Cela fait partie des affaires issues de l’opération connue sous le nom « Opération Espelho », développée par la police judiciaire en novembre 2023, liée à l’exploitation présumée de dizaines de travailleurs immigrés dans des propriétés agricoles de l’Alentejo.
Un total de 20 accusés, dont 13 personnes et sept entreprises, a été renvoyé en jugement, qui a débuté le 20 octobre et se déroule dans les locaux de la Communauté Intermunicipale du Bas Alentejo (CIMBAL), à Beja.
Il s’agit de 30 crimes de trafic d’êtres humains, de soutien à l’immigration clandestine, d’association criminelle pour l’aide à l’immigration illégale et de blanchiment d’argent, entre autres.
Dans les plaidoiries finales, la procureure du MP a considéré qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes à l’encontre de deux des accusés, un Espagnol et un Roumain, et a demandé leur acquittement, ainsi que celui des entreprises dont chacun était propriétaire.
Quant aux huit personnes que le ministère public estime devoir être condamnées, six sont originaires de Roumanie, une de Moldova et l’autre du Portugal.
Dans son intervention, la procureure a soutenu que les dépositions pour mémoire des victimes ont été spontanées et cohérentes, tandis que les déclarations des accusés lors du premier interrogatoire judiciaire — ils n’ont pas parlé lors du procès — se sont révélées contradictoires et évasives.
Le procès a confirmé les faits de l’accusation, compte tenu des éléments de preuve documentaire, tels que les messages téléphoniques, les conversations téléphoniques et les rapports d’expertise, a déclaré la procureure.
Pour la procureure, les accusés ont commis des crimes suscitant un « sentiment de répulsion » et ont agi avec « intention directe », de manière continue, concertée et organisée, créant des sociétés pour donner une apparence de légalité à l’activité criminelle, dont ils ont tiré un profit économique.
Les victimes étaient amenées au Portugal et restaient en situation irrégulière, sous menace et avec les documents détenus par les accusés, ayant même « souffert de faim et étant contraintes de mendier », a-t-elle affirmé en questionnant : « Si ce n’est pas du trafic d’êtres humains, qu’est-ce que c’est ? ».
Au cours du procès, certains accusés ont « quitté le procès » pour « être jugés séparément », a indiqué à Lusa l’un des avocats, Pedro Pestana, sans préciser combien d’entre eux.
Le procès implique près d’une dizaine d’avocats, et cette partie des plaidoiries finales a déjà commencé et se poursuivra durant l’après-midi.
Selon le MP, l’accusé désigné comme le chef supposé du réseau criminel aurait, depuis au moins 2019, élaboré un plan pour séduire des personnes de Roumanie, de Moldavie, de Colombie, du Maroc et du Pérou, entre autres pays, afin de travailler dans l’agriculture au Portugal, dans plusieurs régions de l’Alentejo et de Lisbonne, ainsi qu’en Espagne.
Pour cela, d’après le MP, il aurait établi des relations professionnelles avec des exploitations agricoles pour y placer la main-d’œuvre qu’il recrutait, avec la présumée implication de membres de sa famille et de connaissances dans cette structure organisationnelle.
Pour le MP, l’activité criminelle alléguée se serait poursuivie jusqu’en 2023 et le réseau aurait cherché à « maximiser les profits indépendamment des conditions de travail et de paiement à ces étrangers », qui auraient apparemment dû se soumettre à tout ce qui leur était ordonné, sous peine d’être agressés par les accusés.
