Cette réorganisation opérationnelle repose sur le diagnostic récemment établi par la Commission technique indépendante, nommée par le gouvernement pour étudier et proposer des mesures pour la refondation de l’Institut national d’urgence médicale (INEM), mais également sur les conclusions des audits de l’Inspection générale des activités en santé (IGAS) et de l’Inspection générale des finances, a indiqué le président de l’institut à l’agence Lusa.
Le rapport de la Commission technique indépendante « est une pièce supplémentaire du puzzle » des changements opérationnels qui seront mis en place et qui ont déjà été présentés à la commission des travailleurs et aux dirigeants de l’INEM pour recueillir des contributions dans les prochains jours, a souligné Luís Mendes Cabral.
La refondation de l’institut, annoncée par le gouvernement, implique également une modification de la structure et de l’organisation de l’INEM, une compétence du ministère de la Santé, qui souhaite avancer avec le décret-loi à cet effet d’ici la fin janvier 2026.
Selon Luís Mendes Cabral, les changements opérationnels visent à faire revenir l' »INEM à sa mission principale », sachant que les Portugais évaluent le secours par la capacité de l’institut à répondre aux appels et à envoyer une ambulance dans les délais définis par le triage.
Vendredi, le président de l’INEM a défendu que la refondation de l’institut qui assure l’urgence médicale pré-hospitalière doit être rapide, avertissant que ceux qui résistent au changement ne seront pas inclus dans ce processus.
« Je veux inclure tous ceux qui souhaitent faire partie du nouvel INEM. Toutefois, il est également de mon devoir de garantir un processus de refondation rapide, de sorte que ceux qui décident de rester immobiles, ou qui sont une résistance au changement sans fondement, resteront dans l’ancien INEM », a écrit Luís Mendes Cabral dans un message adressé aux travailleurs.
Le rapport de la Commission technique indépendante, déjà en possession du ministère de la Santé, alerte que le service d’urgence pré-hospitalière présentait des déficiences de commandement, de contrôle et d’audit.
« Il persiste dans l’organisation une attitude de non-reconnaissance de l’échec du modèle de gouvernance et de gestion stratégique, avec des modifications successives d’objectifs et de cibles, sans préparation et sans planification préalable ni évaluation de l’impact », a conclu le document.
La commission a également constaté une « détérioration progressive des indicateurs de performance », c’est-à-dire des temps de réponse aux appels et du nombre d’appels perdus, ainsi qu’une « grande asymétrie » dans les temps de réponse et de mobilisation des moyens dans les régions côtières et intérieures.
Face à ce diagnostic, la Commission technique indépendante a proposé que les moyens différenciés du service d’hélicoptères d’urgence médicale, des véhicules médicaux d’urgence et de réanimation (VMER) et de soutien immédiat de vie (SIV) « doivent être alloués aux unités locales de santé », en arguant que cela représenterait un « partage des ressources et des avantages de carrière ».
« Les moyens de soutien de base de la vie [ambulances] doivent être contractés à des entités externes publiques, privées, sociales ou autres », avance le rapport, qui préconise que, dans le domaine de la santé et de l’urgence pré-hospitalière, « il doit exister une ligne unique de réponse, avec une coordination médicale centralisée qui regroupe les ressources de l’actuel CODU et de la Ligne SNS 24 ».