Il y a de plus en plus de mineurs recrutés en ligne par l’extrême droite.

Il y a de plus en plus de mineurs recrutés en ligne par l'extrême droite.
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Portugal France

Dans le chapitre consacré aux menaces mondiales à la sécurité intérieure, le Rapport Annuel de Sécurité Intérieure (RASI) de 2024 indique que « les mouvements traditionnels ‘skinheads’ de suprématie blanche et d’inspiration néonazie, caractérisés par leurs actions de rue et leur violence, ne parviennent pas à séduire les jeunes autant que les nouveaux mouvements nationalistes d’extrême-droite avec une forte présence en ligne et des leaders charismatiques agissant comme de véritables ‘influenceurs' ».

Le document souligne qu’on assiste à « une prolifération des canaux de communication, de plus en plus diversifiés et sophistiqués, comprenant les plateformes de jeux ‘en ligne’, ainsi que des groupes de partage de contenus, qui favorisent la diffusion massive de contenus extrémistes et facilitent les processus de recrutement et (auto)radicalisation ».

« Les plateformes ‘en ligne’ sont devenues le terrain privilégié des mouvements d’extrême-droite décentralisés, d’inspiration accélérationniste et/ou satanique, où, grâce à une culture de communication par mèmes, ils recrutent et radicalisent des individus de plus en plus jeunes, dont beaucoup ont moins de 16 ans », précise le RASI, ajoutant que l’évolution de ce phénomène ces dernières années « impose que la menace représentée par d’éventuels acteurs solitaires d’extrême-droite, notamment des mineurs, ne puisse être négligée ».

Le rapport souligne également que l’extrême-droite portugaise « a démontré un dynamisme accentué » et a largement exploité les deux périodes électorales de 2024 — législatives et européennes — pour intensifier la réalisation d’actions symboliques, de protestation et de propagande en tant que véhicule de diffusion de leur idéologie.

« La persistance et la visibilité de ces actions commencent à façonner le récit public contre les minorités ethniques, religieuses ou sexuelles avec un certain degré de normalisation et, dans certains cas, à servir de légitimation pour des actes de violence », selon le RASI, approuvé aujourd’hui au Conseil Supérieur de Sécurité Intérieure.

Le document note également qu’il a été possible de constater l’année dernière des actions de rue par « certaines structures d’extrême-droite dans l’organisation de contre-manifestations en réaction à l’annonce de manifestations publiques par des groupes ou mouvements d’extrême-gauche, surtout sur des sujets liés à l’immigration ou à l’idéologie de genre ».

En ce qui concerne l’extrême-gauche portugaise, le RASI indique que « l’année 2024 a été marquée par une intense activité du mouvement écologiste d’inspiration anticapitaliste pour la cause de la justice climatique, se traduisant par de multiples actions à fort impact médiatique, y compris des actes de vandalisme », et que ces militants se sont également distingués dans la contestation par les communautés locales de projets d’exploitation de lithium au Portugal.

La cause palestinienne a également continué à mobiliser divers secteurs de l’extrême-gauche portugaise, précise le document, soulignant la « forte affinité entre le mouvement écologiste et l’activisme pro-Palestine ».

Concernant le terrorisme en tant que menace à la sécurité intérieure, le RASI met en avant, à travers les informations du Système d’Information de la République Portugaise (SIRP) et de la Police Judiciaire (PJ), « l’existence de propagande jihadiste ‘en ligne’ facilitant la radicalisation et le recrutement, notamment parmi les plus jeunes ».

Le RASI va désormais être transmis à l’Assemblée de la République.