Femme accusée d’incendies de forêt obtient une suspension de son internement

Femme accusée d'incendies de forêt obtient une suspension de son internement
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Portugal France

La mesure de sécurité d’internement, d’une durée minimale de trois ans et maximale de huit ans, a été suspendue par le tribunal qui considère que, par cette suspension, l’objectif de la mesure est atteint. La prévenue reste toutefois soumise, entre autres, à un traitement médicamenteux et thérapeutique prescrit.

La femme, âgée de 34 ans, était accusée par le ministère public de cinq crimes d’incendie de forêt et se trouvait assignée à résidence sous surveillance électronique, une mesure de coercition qui a été annulée.

Dans l’arrêt, auquel l’agence Lusa a eu accès, le collectif de juges a établi que la prévenue, en septembre 2024, avec un briquet de cuisine à gaz, « a mis le feu à des feuilles sèches d’eucalyptus et de chêne » sur les bords d’un chemin forestier.

« Immédiatement, les feux se sont propagés à la végétation et aux eucalyptus présents, et la prévenue s’est assurée de ce fait », selon le document qui précise que la femme s’est rendue à un autre endroit pour répéter l’acte.

Deux personnes ayant remarqué la fumée ont demandé de l’aide.

Selon le tribunal, les endroits où la prévenue a allumé les feux constituent un « mélange de zones forestières peuplées d’eucalyptus, de pins maritimes, de chênes et de broussailles » et de zones urbaines, car à proximité se trouvent une usine, une station-service et l’autoroute A13.

Deux cents cinquante mètres carrés d’eucalyptus et de broussailles ont été incendiés, et les deux feux ont été combattus par les corps des pompiers d’Alvaiázere, Ansião et Figueiró dos Vinhos, ainsi qu’un hélicoptère.

« Sans la mobilisation et l’intervention rapides des moyens de lutte contre les incendies, ceux-ci se seraient propagés à toute la zone forestière environnante, aux installations industrielles, à la station-service et aux habitations », indique le document.

Le collectif de juges a estimé que la prévenue était « au moment des faits, et pour ceux-ci, en raison de la détérioration de son état psychique, incapable d’évaluer la gravité de sa conduite et de se comporter en conséquence ».

« De plus, en raison de la maladie psychique dont elle souffre, il existe un risque élevé qu’elle commette à nouveau des actes de même nature si elle n’est pas soumise régulièrement et de manière permanente aux traitements nécessaires », a-t-il ajouté.

Cependant, « il est raisonnablement à attendre que la suspension » de l’internement permette d’atteindre l’objectif de la mesure, étant donné que la suspension « est compatible avec la paix sociale et la défense de l’ordre public ».

« (…) Sous un suivi psychiatrique et neurologique rigoureux, ainsi qu’une prise adéquate de tous les médicaments prescrits, comme moyen de réduire le danger, on peut conclure qu’en étant traitée et médicamentée, elle ne présente aucun danger », avec le tribunal formulant un « jugement de confiance quant au comportement futur » de la prévenue.