Caryl Hallberg, 73 ans, affiliée au Parti Démocrate, a choisi le Portugal pour vivre après quatre années passées à voyager à travers plusieurs pays d’Europe.
« C’est un endroit spécial. Lors d’un dîner, des amis m’ont raconté l’histoire de la Révolution des Œillets et j’ai pensé ‘c’est ici que je veux vivre' », a confié à l’agence Lusa l’une des organisatrices de la manifestation.
Éloignée du parti, Caryl a toujours été liée à l’activisme et s’est affiliée pour soutenir la candidature de l’ex-Président Barack Obama à la Maison Blanche.
Elle croit qu’il est aussi possible de combattre la politique de Donald Trump depuis l’étranger, en partenariat avec les Américains qui se sentent indignés par la dérive actuelle des États-Unis.
« Nous savons ce qu’est le fascisme et c’est ce qui se passe », a-t-elle affirmé, exprimant ses craintes concernant les réductions des retraites, qui, selon elle, ont déjà affecté certains Américains résidant au Portugal.
Selon Caryl, Trump est également en train de « détruire le commerce » avec l’application de tarifs et de provoquer une dévaluation du dollar, qu’elle remarque chaque fois qu’elle échange des dollars contre des euros.
« [Trump] Essaie de retirer des droits à plusieurs niveaux », a-t-elle ajouté.
Sous le slogan « Hands Off », plusieurs pancartes ont été montrées pour exhorter l’administration du Président américain à « enlever les mains » de la Constitution et des droits civiques américains. « La liste est si longue! », a déclaré l’activiste.
Caryl a assuré que les Américains vont continuer à manifester pacifiquement : « Nous suivons l’exemple portugais ».
Jaiy Conboy, 72 ans, a participé à la manifestation avec une guitare et une chanson qu’il a créée pour l’occasion — « I Will not be Silent » (je ne resterai pas silencieux).
« Je suis outré par ce que [Trump] fait à l’économie du monde, par le fait qu’il se lie d’amitié avec des ennemis comme Poutine, par la manière dont il ignore la Constitution », a déclaré l’académique, qui a travaillé « presque toute sa vie » avec des universités portugaises et est marié à une Portugaise.
« Il cause tant de chaos ! Et le chaos est son objectif. Tout tourne autour du pouvoir », s’est-il indigné.
Assise au pied de la statue de D. José I, sur la Praça do Comércio, Jail Kent, 73 ans, tenait une pancarte avec une photo de l’homme d’affaires Elon Musk, un autre des visages de la manifestation, où l’on pouvait lire : « Mon père a combattu les nazis en Europe, il y a 80 ans ».
« Lors de la Seconde Guerre mondiale, mon père et mes oncles ont combattu l’Allemagne. Ils étaient républicains, mais je ne crois pas qu’ils auraient supporté cet homme », a-t-elle dit.
« Ces gens sont des fascistes. C’est horrible, ils retirent nos droits », a affirmé l’Américaine de Virginie, ex-journaliste, qui vit à Alcobaça.
Selon l’organisation, la manifestation a rassemblé environ 700 personnes, qui brandissaient des pancartes, certaines arborant des œillets, en référence à la révolution et à la liberté d’expression, avec des messages pour les Américains : « Ce dont l’Amérique a besoin, le Portugal le sait ».
