Les municipalités de Loures et Amadora, dans le district de Lisbonne, ont procédé cette semaine à la démolition d’habitations précaires illégales où résidaient plus d’une centaine de personnes, constructions réalisées par les résidents eux-mêmes.
Aujourd’hui, dans un communiqué, AI — Portugal a demandé des éclaircissements urgents aux deux municipalités sur les mesures prises ou en cours pour éviter que les familles ne se retrouvent sans abri.
La Mairie d’Amadora, rappelle AI — Portugal, a indiqué que l’orientation vers les services sociaux avait été faite : « Toutefois, les organisations sur le terrain affirment qu’aucun agent ou assistant social de la municipalité n’était présent le jour des démolitions, ni à ce jour, ni qu’aucun soutien ou alternative de logement n’a été proposé aux familles déplacées. »
La Mairie de Loures n’a pas répondu aux demandes d’AI — Portugal.
En raison de l’absence de réponses, Amnesty lance un appel à trouver des solutions rapides, inclusives et respectueuses des droits humains de toutes les personnes concernées, et au respect effectif de la Loi de Bases de l’Habitat.
Selon la Loi de Bases de l’Habitat, souligne-t-elle, « l’État et les municipalités ne peuvent pas procéder à l’expulsion de personnes ou familles vulnérables sans garantir préalablement des solutions de relogement. »
La Mairie de Loures a démarré lundi une opération de démolition de 64 habitations précaires au Talude Militar, où vivent 161 personnes, parmi lesquelles des enfants et des personnes âgées.
Ce jour-là, 51 maisons précaires ont été démolies, suivies de quatre autres mardi. L’opération a été suspendue après que le Tribunal Administratif de Círculo de Lisboa a accepté une injonction préventive déposée par 14 résidents.
Le Parquet a ouvert une enquête sur ce processus.
À Amadora, sur l’Estrada Militar da Mina de Água, dans l’ancien quartier de Santa Filomena, il est prévu de démolir la totalité des 22 constructions illégales, où vivaient environ 30 adultes et 14 enfants et jeunes. Selon le mouvement Vida Justa, deux maisons ont été détruites lundi.
