À l’approche du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) – marqué par de fortes tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Ukraine et par la nécessité d’augmenter l’investissement dans la défense -, le ministre a assuré « une augmentation des dépenses dans les prochaines années » conformément au plan que le Portugal présentera à cette occasion et qui prévoit d’atteindre l’objectif de 2% du Produit Intérieur Brut (PIB) dès cette année.
« Nous devrons naturellement faire une gestion budgétaire de plus en plus rigoureuse pour garantir trois choses : que nous renforçons notre capacité de défense, que nous maintenons et améliorons le niveau de protection sociale et notre État providence et que nous maintenons l’équilibre des comptes publics et la réduction de la dette publique », a énuméré Joaquim Miranda Sarmento.
Indiquant que « cette gestion a été menée et continuera d’être menée », le ministre a précisé, sans donner de détails, que cela « passe naturellement par une sélection plus rigoureuse des choix qui sont faits ».
Interrogé sur une éventuelle modification de la comptabilisation actuelle, Joaquim Miranda Sarmento a indiqué que le Portugal suivra le concept de dépenses de l’OTAN, mais cherchera à « identifier s’il existe des dépenses qui existent déjà dans d’autres ministères […] et qui ne sont pas actuellement enregistrées ».
« Il y a des dépenses de la GNR qui sont déjà dans le concept » sans être comptabilisées, et c’est pourquoi « nous analysons s’il est possible d’élargir à un ensemble supplémentaire de dépenses », a-t-il illustré.
De plus, « nous allons naturellement augmenter les capacités de défense du pays dans ses multiples aspects », a promis le ministre, évoquant un inventaire déjà en cours, « avec prudence et avec mesure pour ne pas compromettre l’équilibre des finances publiques ».
Les 32 alliés de l’OTAN se réunissent mardi et mercredi en sommet dans la ville néerlandaise de La Haye sous l’urgence d’accroître les dépenses de défense, espérant éviter la guerre mais se préparant au pire, compte tenu de l’instabilité géopolitique mondiale.
On parle d’un objectif d’allouer 3,5% du PIB des 32 pays alliés aux dépenses militaires traditionnelles (forces armées, équipement et entraînement) et 1,5% du PIB supplémentaires pour les infrastructures à double usage, civile et militaire (comme celles liées à la cybersécurité, la préparation et la résilience stratégique), une augmentation par rapport à l’objectif actuel de 2%.
C’est la proposition que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, apportera au sommet, mais les pourcentages ne sont pas encore arrêtés et l’objectif de temps pour atteindre de telles dépenses, en 2032 ou 2035, reste à définir.
« Nous verrons avec l’évolution […] du sommet ce que nous pourrons décider », a déclaré Joaquim Miranda Sarmento à Lusa.
Au Portugal, le gouvernement a annoncé qu’il anticiperait l’objectif de 2% du PIB en défense pour 2025.
En 2024, le Portugal a investi environ 4,480 millions d’euros dans la défense, soit environ 1,58% de son PIB, ce qui plaçait le pays parmi les alliés de l’OTAN ayant les moindres dépenses militaires – en dessous de l’objectif de 2% -, selon des estimations du gouvernement et de l’organisation.
Le Portugal sera représenté au sommet de La Haye par le Premier ministre, Luís Montenegro, et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Paulo Rangel et Nuno Melo.