Une action en justice pourrait être intentée en Espagne pour demander une indemnisation au gestionnaire du réseau espagnol à la suite d’un incident survenu dans le pays voisin, qui a laissé le Portugal sans électricité pendant plus de 10 heures.
Jusqu’à présent, au moins six entreprises ont manifesté leur intérêt à se joindre à l’action collective, qui devrait être déposée le 28 avril 2026, la date limite prévue par la loi.
Selon une source de Barrocas & Associados, d’autres manifestations d’intérêt sont en cours, et le montant final réclamé à Red Eléctrica devrait atteindre des dizaines de millions d’euros, en tenant également compte du processus préparé par un groupe d’entreprises espagnoles, y compris des chaînes de distribution et des restaurants.
Au Portugal, les entreprises qui ont déjà manifesté leur intérêt appartiennent aux secteurs du plastique et du cuir, mais le cabinet d’avocats croit que le processus pourrait s’étendre à d’autres branches d’activité.
Barrocas & Associados est également en discussions avec un ‘hedge fund’ international qui propose de supporter les frais judiciaires en échange d’un pourcentage de l’éventuelle indemnisation.
La panne du 28 avril a été classée par le Réseau Européen des Gestionnaires de Réseaux de Transport d’Électricité (ENTSO-E en anglais) comme « exceptionnelle et grave », ayant entraîné des fermetures d’aéroports, des congestions dans les transports et une pénurie de carburant.
Dans le rapport préliminaire publié le 3 octobre, le groupe d’experts a confirmé que la panne prenait origine en Espagne et avait été causée par une succession d’arrêts soudains de la production renouvelable et une perte de synchronisme avec le réseau continental européen.
Le rapport, rédigé par 45 spécialistes d’opérateurs de réseau et de régulateurs de 12 pays, classe l’incident à l’échelle 3 — le niveau le plus grave prévu par la législation européenne — et le décrit comme « le plus significatif survenu dans le système électrique européen depuis plus de 20 ans », affectant des millions de citoyens et provoquant de graves perturbations dans les services essentiels.
Malgré la nature inédite de l’effondrement, la restauration du réseau a été rapide, le Portugal retrouvant complètement sa connexion haute tension peu après minuit et l’Espagne à 04h00 du lendemain.