À l’occasion du 10ème anniversaire de l’Accord de Paris et du 20ème anniversaire du Protocole de Kyoto, la COP30 doit se présenter comme un tournant politique, où l’ambition se transforme en mise en œuvre. Nous devons traduire les engagements pris en actions concrètes », a souligné Maria da Graça Carvalho lors de son discours Pré-COP30, qui se tient à Brasilia à moins d’un mois de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP30), qui aura lieu à Belém, en Amazonie brésilienne, à partir du 10 novembre.
Dans son discours à la Table Ronde Ministérielle, auquel l’agence Lusa a eu accès, la ministre de l’Environnement et de l’Énergie a souligné que les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) jouent un rôle central pour élever le niveau d’ambition et atteindre les objectifs définis dans l’Accord de Paris.
« Dans ce contexte, il est essentiel que l’agenda de la COP30 prévoie un espace de dialogue sur le niveau d’ambition collectif des CDN, tant dans l’ambition que dans la mise en œuvre », a-t-elle déclaré.
Elle a ainsi rappelé que l’Union Européenne est en train de réviser sa Loi sur le Climat et mettra à jour sa CDN avant la COP30, avec des objectifs de réduction des émissions entre 66,25% et 72,5% d’ici 2035.
« Le Portugal démontre qu’il est possible de dissocier la croissance économique des émissions, ayant réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 38% entre 2005 et 2023 », a souligné la ministre portugaise.
Des délégations d’environ 70 pays, dont le Portugal et l’Angola, sont réunies aujourd’hui et demain à Brasilia pour rechercher des consensus sur le financement de la lutte contre le changement climatique à un mois de la conférence de l’ONU sur le climat, considérée comme décisive.
Le Brésil a exhorté les délégations à présenter leurs CDN (Contributions Déterminées au niveau National), une semaine après que le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a exprimé sa « frustration » face au rythme de soumission des objectifs que les pays se sont engagés à atteindre.
« La présentation par les gouvernements de CDN alignées sur l’objectif de (limitation du réchauffement global) 1,5°C de l’Accord de Paris est un signe décisif de leur engagement dans la lutte contre le changement climatique et le renforcement du multilatéralisme », a déclaré le vice-président du Brésil, Geraldo Alckmin, représentant le chef de l’État brésilien, Lula da Silva, qui se trouve à Rome.
Bien que le délai initial ait expiré en février, seuls 62 pays ont présenté leurs CDN jusqu’à présent, selon la présidence de la COP30. Les États-Unis, l’Inde et l’Union Européenne n’ont pas encore présenté leurs objectifs.
Malgré cela, la présidence brésilienne de la COP30 reste quelque peu optimiste, affirmant que, selon l’ONU, 60 autres pays devraient présenter leurs objectifs avant le sommet de Belém.
À la COP29, les pays les plus riches se sont engagés à contribuer 300 milliards de dollars par an, soit trois fois plus que ce qui avait été décidé jusqu’à présent — somme qui n’a jamais été versée, ce qui a fait l’objet de critiques constantes de la part de Lula da Silva.
L’objectif de la Pré-COP30, qui se termine mardi, est de dénouer les nœuds persistants dans les négociations, les mêmes qui entravent les discussions depuis des décennies.
Le premier défi est de résoudre la question du financement de la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique dans les pays les plus pauvres, qui possèdent de vastes réserves naturelles, mais manquent de ressources pour faire face au réchauffement global.
Dix ans après l’Accord de Paris, les engagements de financement pris par les pays les plus développés ne sont pas encore pleinement tenus, et l’actuelle crise du système multilatéral apparaît comme un nouvel obstacle.