Conflits familiaux et manque de réponses sociales maintiennent les malades dans les hôpitaux.

Conflits familiaux et manque de réponses sociales maintiennent les malades dans les hôpitaux.

Ces cas s’ajoutent à d’autres patients qui restent hospitalisés en attente de places dans le Réseau National des Soins Continus Intégrés (RNCCI), dans des établissements résidentiels pour personnes âgées (ERPI) ou des services de soutien à domicile (SAD).

L’ULS Santa Maria, à Lisbonne, a déclaré à l’agence Lusa avoir constaté des situations où « la famille du patient ne collabore pas de manière adéquate avec le Service Social dans le processus de planification de la sortie de l’hôpital ».

Les familles invoquent principalement des difficultés économiques, un manque de conditions de logement, une indisponibilité pour fournir des soins et des conflits familiaux pour ne pas collaborer à la sortie, des facteurs qui retardent les solutions et perpétuent les hospitalisations sociales.

Selon l’institution, ce manque de collaboration peut se manifester de diverses manières, comme ne pas répondre aux appels téléphoniques, e-mails ou autres moyens de communication formels.

Il y a aussi des familles qui ne communiquent que par l’intermédiaire d’avocats, « rendant difficile la coordination directe nécessaire pour définir des solutions », et qui rejettent systématiquement toutes les réponses sociales proposées.

Chaque fois que ce manque de collaboration compromet la continuité des soins et empêche la réalisation d’une sortie sécurisée et opportune, l’hôpital communique la situation au ministère public, dans le but de protéger les personnes particulièrement vulnérables.

« L’objectif de cette communication n’est pas punitif, mais vise à garantir la protection des droits, la sécurité et le bien-être du patient, en s’assurant qu’une réponse adéquate à ses besoins sociaux et de santé lui est fournie », souligne l’ULS Santa Maria.

L’institution a enregistré cette année 505 hospitalisations inappropriées, chaque patient générant un coût improductif de 400 à 500 euros, selon le service d’hospitalisation.

L’ULS São José connaît également certaines situations où les patients et leurs familles refusent ou retardent la sortie de l’hôpital, évoquant souvent des difficultés financières ou un manque de documentation pour l’évaluation de la Sainte Maison de la Miséricorde de Lisbonne.

« À ces aspects s’ajoute l’acceptation par la famille ou le consentement familial pour l’identification d’un élément pour le Processus de Tuteur Accompagnateur (parfois en raison de conflits familiaux antérieurs à l’hospitalisation), ce qui demande beaucoup plus de temps pour résoudre ce processus », souligne l’institution.

Parmi les stratégies pour encourager la sortie, l’institution met en avant la tentative d’impliquer la famille dans le processus, ainsi que le patient s’il en est capable, et les partenaires communautaires, envisageant, en dernier recours, de financer l’hospitalisation dans des réponses sociales ou dans le RNCCI.

À l’ULS Amadora-Sintra, où 112 patients avec un congé clinique restent hospitalisés, il existe également des cas de refus strict des familles de collaborer au plan post-sortie, « mais ce sont des situations ponctuelles », selon la coordinatrice du Service Social, Adélia Gomes.

Dans ces cas, l’hôpital cherche à sensibiliser les familles à la nécessité de collaborer et, en dernier recours, expose la situation en sollicitant des orientations au ministère public, a-t-elle expliqué.

Concernant les hospitalisations sociales pour d’autres causes diverses, Adélia Gomes signale une augmentation progressive des situations « qui restent indûment sous la responsabilité de l’hôpital, obligeant à recourir à des lits externes, comme des ERPI privés, dont le coût est entièrement à la charge de l’ULS Amadora-Sintra ».

Parallèlement, elle a indiqué qu’on observe « un nombre décroissant de réponses du domaine social ».

« Dans cette ULS, outre la population âgée seule ou avec un faible soutien familial, nous avons de nombreuses personnes en situation irrégulière, ce qui rend le processus de continuité des soins et de soutien social plus long et complexe », a déclaré Adélia Gomes.

Elle a également souligné la nécessité de renforcer et de requalifier les réponses de soutien à domicile pour s’assurer que certaines situations soient prises en charge en permanence.

Elle a réaffirmé l’importance de revoir les mesures de soutien aux aidants informels, fournissant un soutien cohérent pour que les membres de la famille concernés puissent, sans pénalité, envisager de suspendre temporairement leur activité professionnelle pendant qu’ils s’occupent de leur proche.

Quant à l’ULS Almada-Seixal, qui a enregistré cette année 1 481 patients hospitalisés avec des journées de retard de sortie, le problème n’est pas décrit comme un refus de sortie, mais comme une absence de réponse externe, avec de nombreux patients en attente de décisions judiciaires, de régularisation de la situation migratoire ou de places dans des réponses sociales.

Dans cette ULS, le patient en attente depuis le plus longtemps d’une place en foyer résidentiel est hospitalisé à l’Hôpital Garcia de Orta depuis trois ans et sept mois, tandis qu’un autre attend une place en ERPI depuis près de trois ans.

À l’ULS Matosinhos, où il y a actuellement 48 hospitalisations inappropriées, le cas le plus ancien est celui d’un patient sans-abri, qui depuis juin 2022 attend la nomination d’un tuteur accompagnateur.