Bruxelles assure avoir un plan solide contre les tarifs de Trump

Bruxelles assure avoir un plan solide contre les tarifs de Trump
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« Notre objectif est une solution négociée, mais il est clair que, si nécessaire, nous protégerons nos intérêts, nos citoyens et nos entreprises. […] Nous ne voulons pas nécessairement riposter, mais nous avons un plan solide pour riposter, si nécessaire », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’un discours ce matin en session plénière du Parlement européen, dans la ville française de Strasbourg.

Après que Donald Trump a annoncé ces derniers mois des augmentations de 25 % des droits de douane sur les importations d’acier, d’aluminium, d’automobiles et de pièces automobiles, la responsable a souligné que « la réponse immédiate est l’unité et la détermination ».

« J’ai déjà été en contact avec nos chefs d’État et de gouvernement [de l’UE] concernant les prochaines étapes. Nous avons aujourd’hui le débat parlementaire et nous évaluerons soigneusement les annonces de demain [mardi] pour calibrer notre réponse », a ajouté la responsable, à un moment où l’on attend une nouvelle annonce américaine des soi-disant tarifs réciproques qui s’appliqueront à presque tous les biens et à de nombreux pays du monde, avec les prochains secteurs probablement ciblés comme les semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques et le bois.

Selon Von der Leyen, c’est un « conflit inapproprié », mais pour lequel l’UE « dispose de tout ce qui est nécessaire » pour y faire face, notamment en ayant le plus grand marché unique au monde et « la force de négocier et le pouvoir de résister ».

En ce qui concerne le marché unique, la présidente de la Commission européenne admet que « trop d’obstacles entravent les entreprises » communautaires, c’est pourquoi l’UE doit « faire ses devoirs ».

« C’est pour cela que j’ai chargé le vice-président exécutif [responsable de la Prospérité et Stratégie industrielle, Stéphane] Séjourné de présenter, le mois prochain, des propositions concrètes et audacieuses pour éliminer certains de ces obstacles et en éviter de nouveaux », a-t-elle révélé.

« Ces réformes sont en retard et sont maintenant devenues plus urgentes que jamais. Dans une économie mondiale tempétueuse, le marché unique est notre havre de sécurité », a avancé Ursula von der Leyen.

Selon l’agenda provisoire du collège des commissaires, la stratégie pour le marché unique sera présentée le 21 mai.

Le marché unique garantit la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes dans l’UE.

La réponse immédiate de l’Europe aux États-Unis comprend également « une position de force » grâce à ses capacités (technologiques ou autres) et la diversification des accords commerciaux, alors que l’UE a déjà des protocoles en vigueur avec 76 pays et augmente ce réseau avec le Mercosur, le Mexique et la Suisse, a conclu.

Présent également au débat, le président du Conseil européen, António Costa, a défendu que « être plus compétitifs sur tous les fronts n’est pas seulement la voie correcte, mais la seule voie pour une Union plus forte, car être compétitif signifie avoir plus de résilience économique ».

L’Union européenne se prépare à des tensions dans les relations avec la nouvelle administration de Donald Trump, en particulier en ce qui concerne les tarifs commerciaux, mais dans l’espace communautaire plane l’incertitude quant au partenariat transatlantique.

La Commission européenne détient la compétence de la politique commerciale dans l’UE.