APA bloque des modifications que le consortium du TGV voulait faire à Gaia et Porto.

APA bloque des modifications que le consortium du TGV voulait faire à Gaia et Porto.

Selon la Décision sur la Conformité Environnementale du Projet d’Exécution (DCAPE), l’APA s’est prononcée pour la « non-conformité environnementale du projet d’exécution pour les sous-tronçons STA4 et STA5 », entre Espinho et Porto, mais pour la conformité des tronçons jusqu’au sud (Oiã, municipalité d’Oliveira do Bairro), « à condition de respecter les conditions prévues dans la présente décision ».

 

Ainsi, l’APA rejette les modifications que le consortium AVAN Norte (Mota-Engil, Teixeira Duarte, Alves Ribeiro, Casais, Conduril et Gabriel Couto) souhaitait apporter au tracé, notamment dans les municipalités de Vila Nova de Gaia et Porto, par rapport à ce qui avait été signé dans le contrat avec Infraestruturas de Portugal (IP), notamment le déplacement de la station de Gaia de Santo Ovídio vers Vilar do Paraíso et la construction de deux ponts au lieu d’un pont routier et ferroviaire sur le fleuve Douro.

L’APA a également refusé les prétentions du consortium de construire moins de tracé en tunnel et, pour ce qui resterait du tunnel sous Vila Nova de Gaia, à une cote plus élevée que prévu initialement, ce qui conduirait à plus de démolitions en surface (136 démolitions prévues à Gaia et à Porto, dont 109 habitations et 27 entreprises).

L’agence précise que « le Projet d’Exécution a introduit, par rapport au préconisé dans l’Étude Préliminaire, un ensemble de modifications dans des éléments particulièrement structurants du projet, ce qui s’est avéré déterminant dans le bilan global et les fondements de la DIA [Déclaration d’Impact Environnemental] émise ».

L’APA mentionne que le consortium AVAN Norte considérait les tunnels et la profondeur de la station comme des aspects « très contraignants », ainsi que « les risques de sécurité du chantier, les aspects temporels de celui-ci et les risques de non-respect des délais » ainsi que les « difficultés alléguées lors de la phase d’octroi de permis par les autorités compétentes, telles que l’ANEPC [Autorité Nationale d’Urgence et de Protection Civile] et les municipalités ».

« Ces arguments, lorsqu’ils sont invoqués pour justifier la présentation, dans le Projet d’Exécution, d’une solution différente de celle précédemment évaluée, remettent en cause la viabilité technique de l’Étude Préliminaire », indique l’APA, car « si cette viabilité est remise en question, alors cela remettrait également en question la DIA émise, ne laissant même pas de base pour la présente vérification de la conformité environnementale du Projet d’Exécution ».

Cependant, pour l’APA, « on considère que ce ne sera pas le cas, au vu des affirmations de l’IP en qualité d’entité concédante et en tenant compte du fait qu’aucune des autorités compétentes invoquées par le proposant n’a émis un avis défavorable ou n’a fait état de difficultés avec la solution présentée dans l’Étude Préliminaire ».

L’APA précise encore que, lors de la consultation publique du projet, « 259 expositions ont été reçues, majoritairement critiques envers le Projet d’Exécution. La principale question soulevée était la prétendue non-conformité avec l’Étude Préliminaire et la DIA, en raison de modifications significatives à l’Étude Préliminaire, comme le changement de localisation de la station de Vila Nova de Gaia de Santo Ovídio (souterraine et intermodale) à Vilar do Paraíso/Laborim (en surface), la réduction de la longueur des tunnels et le remplacement du pont unique sur le Douro par deux ponts indépendants, ferroviaire et routier ».

« Ces changements sont perçus comme contraires au cahier des charges soumis à appel d’offres et soulèvent des doutes légaux et de transparence dans le processus d’appel d’offres en question », souligne l’APA.