Ces dernières jours, plusieurs plages ont été interdites à la baignade. Après que plus d’une centaine de personnes ait reçu des soins en raison de la contamination de l’eau à la plage de Nazaré, ce mardi, trois plages de l’Algarve ont arboré le drapeau rouge. Mais quels sont finalement les risques de nager dans des eaux contaminées ?
Pour clarifier certaines des principales interrogations, la DECO PROteste a publié un article sur le sujet, dans lequel elle explique que la transmission d’agents infectieux par l’eau « peut se produire par contact avec la peau pendant le bain ou même par inhalation de germes présents dans l’eau ».
Cependant, la forme la plus courante de contamination « est par ingestion, en buvant de l’eau contaminée, ou par la consommation d’aliments lavés avec de l’eau infectée ».
Malgré cela, comme l’explique la DECO PROteste, la probabilité qu’un agent pathogène provoque une infection ou une maladie « dépend de la souche de cet agent, de la dose, de la manière dont l’agent pathogène est présent, des conditions d’exposition et de la susceptibilité et de l’état immunitaire de la personne infectée ».
Il convient de noter que parmi les agents pathogènes fécaux les plus fréquemment rencontrés dans des eaux contaminées se trouvent les bactéries E. coli (Escherichia coli).
La DECO PROteste rappelle que « l’habitat principal de cette bactérie est le tractus intestinal des humains et d’autres mammifères ». Cependant, « certaines souches sont pathogènes pour l’homme et d’autres animaux, et ne font pas partie de la flore intestinale normale », comme c’est le cas de l’E. coli entérotoxigénique, responsable de diarrhées chez les enfants et de la ‘diarrhée du voyageur’, une forme de gastroentérite.
Dans ce cas, les principaux symptômes sont la diarrhée aqueuse ; faible fièvre ; crampes abdominales ; fatigue ; et nausées.
Il est à noter que, dans la majorité des cas, « les symptômes peuvent apparaître entre huit et 44 heures après la consommation d’un aliment contaminé » et ont une durée de « trois à 19 jours ». « Cependant, bien qu’elle puisse causer une déshydratation, cette infection est bénigne et finit par se résoudre sans traitement spécifique. Si la diarrhée est modérée à sévère (plus de trois épisodes en huit heures), il peut être nécessaire de prendre des antibiotiques », précise-t-on.
D’autre part, dans les cas d’infections par E.coli O157:H7 et d’autres E.coli entéro-hémorragiques, qui provoquent une hémorragie dans l’intestin, « des inflammations graves (colite) peuvent survenir ». Dans ces cas, « les symptômes peuvent se manifester entre trois et dix jours après l’ingestion d’aliments contaminés, et varient entre une gastro-entérite aiguë, avec ou sans fièvre, vomissements, douleurs abdominales et diarrhée sanglante ».
Dans les cas plus graves, « la maladie peut évoluer vers un syndrome hémolytique et urémique, un syndrome caractérisé par une insuffisance rénale aiguë, une anémie et/ou une thrombocytopénie, nécessitant un traitement hospitalier ».
La DECO PROteste précise également que les cyanobactéries – groupe de bactéries pouvant être trouvées dans l’eau – « peuvent intoxiquer les humains par ingestion accidentelle d’eau contaminée lors de la pratique d’activités récréatives ou sportives ou par la consommation d’eau inadéquatement traitée ».
Bien que ces intoxications « soient peu documentées par la recherche scientifique, on sait que les maladies aiguës causées par une exposition de courte durée aux cyanobactéries et aux cyanotoxines lors d’activités récréatives peuvent provoquer des symptômes similaires à une rhinite allergique, des éruptions cutanées et des problèmes respiratoires et gastro-intestinaux ».
