L’étude de l’équipe de chercheurs à la Nova SBE se base sur les résultats de l’Enquête sur les Conditions de Vie, Origines et Trajectoires de la Population Résidente au Portugal (ICOT), réalisée en 2023, malgré ses « limites d’échantillonnage », puisque 83,8% des 21.608 sondés « s’identifient comme blancs ».
« Les différentes minorités ethniques (asiatique, gitane, noire, origine ou appartenance mixte et autre) sont regroupées en un seul groupe », précise l’étude de la Nova SBE, qui souligne que « le groupe des minorités ethniques représente environ 7,8% de la population adulte (soit près de 600 000 personnes) ».
Concernant la situation financière, « il est constaté que les faibles revenus sont plus fréquents parmi les minorités ethniques », enregistrant « 32% des adultes dans le quintile le plus bas des revenus comparé à 18,6% de la population blanche ».
« Les minorités ethniques montrent de plus grandes difficultés que la population blanche : la proportion de personnes vivant dans des ménages incapables de faire face aux dépenses est plus du double parmi les minorités (13,5%) que parmi les blancs (6%) », indique l’étude de la Nova SBE.
Les chercheurs soulignent que seulement 9,2% des minorités ethniques vivent dans des ménages sans difficultés financières, contre 12,8% des blancs, et, bien que le travail soit la principale source de revenu pour les deux groupes, les chercheurs ont constaté que « les minorités reçoivent moins de pensions de retraite et ont une plus grande prévalence des transferts sociaux ».
Selon l’étude, ces données « démontrent une plus grande vulnérabilité financière des minorités », défendant ainsi la nécessité de « politiques favorisant l’inclusion sur le marché du travail et le renforcement de la protection sociale ».
Les difficultés rencontrées par les minorités ethniques s’étendent à l’accès à l’emploi, avec un taux de chômage beaucoup plus élevé que celui du groupe des personnes blanches (18,9% contre 7,2%), et avec une prévalence du travail à temps partiel deux fois supérieure à celle de la population blanche (10,3% contre 5%).
Ces difficultés sont également visibles dans l’accès à la santé, tant avec les soins médicaux que les médicaments sous ordonnance.
« En ce qui concerne l’éducation, les minorités ethniques ont un pourcentage plus faible d’adultes avec un enseignement supérieur (20,8% contre 26,3%) et plus de travailleurs-étudiants (34,3% contre 27,7%) », ce qui, pour les chercheurs, démontre la nécessité de politiques de soutien à l’enseignement, de bourses d’études et d’incitations à la continuité académique.
Concernant les cas de discrimination, les chercheurs soulignent que « les minorités ethniques rapportent une expérience plus fréquente, avec 40,3% des individus affirmant avoir été victimes de traitement inégal (13,9% dans le groupe blanc) et 53% avoir été témoins de situations de préjugé ».
« Parmi les victimes de discrimination, les personnes de minorités ethniques rapportent avoir subi presque deux fois plus souvent de la discrimination toujours ou presque toujours (7,1% contre 4,1%) et 43,5% indiquent avoir été discriminées l’année dernière (28,1% parmi les blancs) », peut-on lire dans le document.
Il est ajouté que, pour les personnes des minorités ethniques, la couleur de la peau est le facteur de discrimination le plus pertinent (54,7%), suivi du groupe technique (52,4%) et du territoire d’origine (51,7%).
Les données montrent que les situations où les minorités ethniques rencontrent le plus fréquemment la discrimination sont la recherche d’emploi (46,3%), la recherche de logement (32,1%), la relation avec les autorités policières (25,9%) et l’accès aux services sociaux (25,2%).
Enfin, les environnements où la discrimination des minorités est plus fréquente sont le lieu de travail (49,9%), dans les établissements commerciaux (42,5%), dans les lieux extérieurs (42%), dans l’éducation (39,0%) et dans les institutions publiques (32%).
Pour les chercheurs, ces données montrent « la nécessité de politiques plus efficaces pour combattre le préjugé et promouvoir l’équité ».