Mardi, le gouvernement a approuvé la Stratégie nationale pour la gestion de l’algue macro-invasive Rugulopteryx okamurae, qui s’étend « de manière préoccupante sur la côte portugaise », selon un communiqué de l’exécutif.
C’est une « espèce exotique d’origine asiatique qui s’est propagée de manière préoccupante sur la côte portugaise, avec une incidence particulière en Algarve et dans la région de Cascais », indiquait le communiqué conjoint du ministère de l’Environnement et de l’Énergie et du ministère de l’Agriculture et de la Mer.
Dans un document sur l’algue auquel Lusa a eu accès, il est indiqué qu’à Cascais, l’invasif est apparu l’année dernière et, en quatre mois, 2 000 tonnes de l’espèce ont été retirées dans seulement deux plages.
La barrière d’algues n’a pas diminué entre-temps sur les plages touchées.
L’espèce serait apparue en 2015 dans le détroit de Gibraltar, en tant qu’espèce invasive.
Aux Açores, elle est apparue quatre ans plus tard, probablement apportée par les eaux de ballast ou les coques de navires, et en quelques années, elle a dominé les habitats des surfaces rocheuses sur la côte sud de S. Miguel. En 2021, elle a été détectée à Faial.
La rapidité avec laquelle elle se reproduit entraîne une accumulation de grandes quantités de biomasse, transportée par les courants et atteignant les plages, indique le document, dans lequel il est rappelé qu’en juillet 2022, l’algue a été incluse dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne.
La « Rugulopteryx okamurae » est une espèce pérenne d’algue brune des côtes asiatiques dont la croissance rapide empêche d’autres espèces de se développer, colonisant la majeure partie du substrat rocheux du fond marin et entraînant une perte de biodiversité. Elle provoque une augmentation massive de biomasse, sans précédent, et affecte la faune locale, le paysage et les plages.
Le document, de la mairie de Cascais, indique que l’algue a des applications par exemple dans l’industrie pharmaceutique et il y a des projets pour l’utiliser comme compost et engrais en agriculture ou même dans la bioconstruction.
Selon le document, en Andalousie, l’algue a eu un impact sur la pêche, réduisant les captures de plusieurs espèces et endommageant les engins de pêche, et les municipalités ont dépensé 1,2 million d’euros en nettoyage sur une période de neuf mois (le temps d’une étude réalisée il y a environ cinq ans).
Le document de la municipalité souligne qu’il n’y a pas de preuves de risques pour la santé humaine, animale ou des plantes, mais précise aussi qu’il n’existe pas de méthodes de contrôle efficaces connues qui puissent être appliquées pour le moment, ni de régressions naturelles des algues observées. La détection précoce est la meilleure solution, précise-t-il.
Selon un communiqué du gouvernement diffusé mardi, dans une ordonnance conjointe des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, un plan d’action est tracé avec des mesures de surveillance, de réponse opérationnelle, de valorisation de la biomasse, de recherche scientifique et de coordination institutionnelle, avec pour objectif de réduire les impacts écologiques, sociaux et économiques.
Parmi les mesures prévues figurent l’élimination de l’algue dans les zones critiques, l’étude de sa valorisation à des fins industrielles ou agricoles, la mobilisation d’équipes régionales d’intervention rapide et la création d’une base de données nationale avec un enregistrement géo-référencé de l’évolution de l’espèce.