Les résultats de la session indiquent que l’indice sélectif Dow Jones Industrial Average a perdu 3,98%, le Nasdaq technologique a chuté de 5,97%, enregistrant sa pire performance depuis mars 2020, et le large S&P500 a reculé de 4,84%, la plus grande perte depuis juin 2020.
La dépréciation des actions lors de la session d’aujourd’hui est estimée à des milliards de dollars.
La place boursière a été ébranlée par les nouvelles taxes douanières présentées mercredi par Trump, qui ont provoqué un vent de panique sur la plupart des marchés.
Ces hausses tarifaires sont particulièrement lourdes pour les exportateurs asiatiques et de l’Union européenne (UE), suscitant des menaces de représailles qui pourraient étouffer les économies des pays visés, mais aussi celle des États-Unis.
L’offensive de la Maison Blanche, sans précédent depuis les années 1930, prévoit des taxes douanières supplémentaires de 10% et des majorations pour certains pays : 20% pour l’UE, 34% pour la Chine, 24% pour le Japon et 31% pour la Suisse.
« Les taxes douanières sont plus élevées et plus graves que prévu et il faudra du temps pour en déterminer les effets exacts, non seulement sur l’économie, mais aussi sur les bénéfices des entreprises », a commenté Tom Cahill, analyste chez Ventura Wealth Management, dans des déclarations à l’AFP.
« La croissance des bénéfices des entreprises sera beaucoup plus faible que ce que Wall Street avait prévu », a-t-il estimé.
Trump a présenté les nouvelles taxes comme une recette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’effacer le déficit commercial, contrairement aux analyses de la plupart des économistes, qui anticipent des conséquences néfastes pour l’économie américaine.
« La demande sera moins forte que prévu, car de nombreux consommateurs vont examiner les alternatives disponibles et prendre des décisions difficiles », a considéré Cahill. « Les consommateurs vont commencer à épargner davantage, d’autant plus qu’ils sont remplis de doutes quant à l’avenir », a-t-il prédit.
« La Réserve fédérale va revenir sur le devant de la scène et, si le chômage augmente et que la croissance économique s’affaiblit, elle devra opérer des réductions plus importantes » de son taux d’intérêt que les deux prévues jusqu’à présent, a développé Angelo Kourkafas de Edward Jones.
Dans les titres, la plupart ont subi de fortes dévalorisations.
Première capitalisation mondiale, Apple a connu sa pire session en cinq ans, en reculant de 9,25%, ce qui a signifié une perte de 300 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Mais Dell a chuté de 19,00%, HP de 14,74%, Broadcom de 10,51% et Nvidia de 7,81%.
Dans l’industrie textile, avec une grande partie de la production effectuée en Chine et au Vietnam, et des hausses tarifaires de 34% et 46%, qui s’ajoutent aux taxes existantes, les pertes ont été exemplifiées par Gap (-20,38%), Ralph Lauren (-16,27%), Nike (-14,47%) et Lululemon.
« Si les taxes douanières persistaient pendant une période prolongée, je pense que le marché boursier pourrait baisser de manière substantielle », a prédit Cahill.