Dans un communiqué, le mouvement environnemental a déclaré que, « après l’échec de tous les recours », Francisco Pedro a été condamné à payer une amende, convertie en 60 heures de travail au bénéfice de la communauté.
« Plus que la peine, c’est le processus lui-même, qui a duré cinq longues années et coûté trois mille euros rien qu’en frais de justice, qui constitue la condamnation », a déploré l’ATERRA.
En 2019, Francisco Pedro a interrompu un discours d’António Costa lors d’une cérémonie anniversaire du PS pour contester l’expansion de l’aéroport de Lisbonne et la construction d’un nouvel aéroport à Montijo.
Il a été rapidement évacué du site par des agents de sécurité, alors que des activistes de l’ATERRA, opposés à l’expansion de l’aéroport, lançaient des avions en papier affichant une bannière où l’on pouvait lire « plus d’avions, juste pour jouer ».
« C’est la fin d’une persécution légale et d’un gaspillage de ressources publiques qui a duré plus de cinq ans », a souligné le mouvement environnemental.
« J’ai été puni pour avoir dénoncé un crime environnemental, en exerçant mon droit de protester pacifiquement. Alors que l’État est complice de crimes environnementaux, il gaspille l’argent public pour poursuivre les activistes qui dénoncent ces crimes », a déclaré Francisco Pedro, cité dans le communiqué.
L’ATERRA a affirmé que le procès contre Francisco Pedro est un exemple « d’intimidation de défenseurs des droits humains et de l’environnement à travers des procédés légaux ».
« Avec des accusations légalement et moralement infondées, pour maintenir les activistes les mains liées et faire taire la critique, tout en poursuivant des crimes contre les droits humains et l’environnement », a ajouté l’organisation.
Francisco Pedro a accusé le gouvernement d’imposer « un long limbo judiciaire pour isoler, créer du stress, de l’incertitude, de l’épuisement émotionnel et financier ».
« Dépeindre les défenseurs des droits humains et de la Terre comme des criminels, en cherchant à nous exclure du débat public et à nous utiliser comme un exemple pour montrer que l’on ne doit pas questionner l’autorité », a ajouté l’activiste.
L’ATERRA a promis de déposer une plainte contre l’État portugais auprès du Conseil des droits de l’homme, ainsi qu’auprès du rapporteur spécial des Nations Unies pour les défenseurs de l’environnement.
Depuis 2019, la multinationale Vinci « a illégalement augmenté la capacité de l’Aéroport Humberto Delgado, sans évaluation d’impact sur l’environnement et la santé des populations », a dénoncé l’ATERRA.
L’aéroport de Lisbonne est « l’infrastructure la plus polluante du pays », avec une « croissance démesurée du trafic aérien » que le mouvement a décrit comme « incompatible et (…) contradictoire avec les engagements climatiques pris ».