Un accord UE-États-Unis a un point « incompatible » avec les objectifs climatiques des 27.

Un accord UE-États-Unis a un point "incompatible" avec les objectifs climatiques des 27.
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Dans un communiqué, l’organisation Zero – Associação Sistema Terrestre Sustentável précise que le « point central de l’accord » est la « promesse de 700 milliards d’euros pour acheter des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire des États-Unis d’Amérique (USA) dans les trois prochaines années ».

 

Considérant que cela aura un « impact négatif » sur la décarbonisation, les écologistes appellent « le Parlement européen et les États membres à examiner et rejeter tous les éléments de l’accord qui nuisent aux objectifs climatiques, à la souveraineté énergétique ou à la crédibilité internationale de l’Europe ».

Le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé dimanche un accord commercial fixant à 15 % les tarifs douaniers américains sur les produits européens.

L’accord prévoit également l’engagement de l’UE d’acheter de l’énergie américaine d’une valeur de 750 milliards de dollars (environ 642 milliards d’euros) – visant notamment à remplacer le gaz russe – et l’investissement de 600 milliards supplémentaires (514 milliards d’euros), ainsi qu’une augmentation des acquisitions de matériel militaire.

« À un moment où l’UE devrait investir dans une utilisation accrue des énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique comme moyens d’accroître sa résilience environnementale et économique, cet accord commercial soi-disant conclu vient accroître la dépendance aux combustibles fossiles (importés), mettant en danger les objectifs de décarbonisation (qui sont déjà en deçà de ce que la science indique comme nécessaire) et envoyant un signal contraire à la société et aux marchés », soulignent les écologistes.

Ils soutiennent que « la justification que les volumes d’importations énergétiques des USA remplaceront les importations russes n’est pas crédible », citant des données de l’organisation statistique européenne Eurostat qui indique que « les USA détiennent déjà une part de 50 % du marché du gaz naturel liquéfié (GNL) de l’UE ». « Même en remplaçant totalement les 17 % restants fournis par la Russie, cela n’ajouterait qu’environ 9 milliards d’euros par an – seulement 2,5 % du total des importations énergétiques » de l’Union, ajoutent-ils.

« En 2024, les importations totales d’énergie de l’UE ont été évaluées à environ 370 milliards d’euros. Même dans les scénarios les plus radicaux, le transfert des importations de pétrole et de gaz vers les USA rapporterait moins de 100 milliards d’euros supplémentaires par an – bien en deçà de l’objectif de 250 milliards de dollars/an annoncé dans l’accord ».

L’appel de Zero suit, selon l’organisation, une demande similaire du European Environmental Bureau (EEB – Bureau Européen de l’Environnement), qui se présente comme le plus grand réseau d’organisations non gouvernementales environnementales en Europe.