Le ministère public (MP) a accusé trois policiers de divers crimes pour avoir prétendument frappé un accusé à l’intérieur du tribunal d’Almada et falsifié le procès-verbal de l’arrestation du jeune homme pour faire croire qu’il avait tenté de les agresser en premier.
Selon l’accusation, à laquelle Lusa a eu accès aujourd’hui, le principal accusé est un agent principal de la PSP âgé de 56 ans, à qui ont été imputés deux crimes de coups et blessures aggravés, un de séquestration aggravée, un de falsification ou contrefaçon de documents aggravée, un de menace aggravée et un d’injure aggravée.
Les autres accusés sont un agent de la PSP de 33 ans inculpé de deux crimes de coups et blessures aggravés, un de séquestration aggravée et un autre de falsification ou contrefaçon de documents aggravée, et un sous-commissaire de 26 ans, supérieur hiérarchique des deux agents, soupçonné de coups et blessures aggravés et de falsification ou contrefaçon de documents aggravée.
L’affaire remonte au 24 février 2025, lorsque le jeune homme, âgé d’environ 20 ans, et les trois policiers se trouvaient au tribunal d’Almada pour que celui-ci soit jugé en procédure sommaire pour les avoir prétendument insultés la veille.
Alors que le sous-commissaire se trouvait dans la salle d’audience, les deux agents auraient aperçu, dans le hall du tribunal, que l’accusé dansait.
Selon l’accusation, datée de juillet, le principal accusé aurait alors immédiatement giflé et frappé le jeune homme, avant de l’immobiliser au sol avec l’aide de l’autre agent, lui assénant ensuite deux coups de poing à la tête.
Au passage, l’agent principal aurait encore comparé le jeune homme, par gestes, à un singe tout en exigeant du respect.
Déjà après que tous aient pénétré dans la salle d’audience et quitté le procès, le même accusé aurait, en se dirigeant vers l’ascenseur, menacé la victime, déjà sous arrestation et menottée.
Dans l’ascenseur, en présence du sous-commissaire et devant une juge et une procureure, il aurait encore giflé le jeune homme, qui a finalement été conduit au poste de police.
Pour le MP, cela constitue une détention illégale, le contenu du procès-verbal ayant été falsifié pour faire croire que les agressions des policiers étaient une réponse à des menaces et tentatives d’agression supposées par le détenu.
L’épisode dans le hall a été entièrement enregistré par la vidéosurveillance du tribunal d’Almada.
Le 30 avril, une source de la PSP avait indiqué à Lusa qu’un des policiers avait été suspendu de ses fonctions par le juge d’instruction pendant l’enquête, et avait également fait l’objet d’une procédure disciplinaire interne.
À l’époque, le président de la Comarca de Lisbonne, à laquelle appartient le tribunal d’Almada, avait affirmé qu’il s’agissait « d’une situation qui ne fait pas honneur à la justice », mais heureusement, « ponctuelle ».
« Nous n’avons aucun [autre] cas comparable », a assuré à Lusa Artur Cordeiro, soulignant que la situation « a été traitée immédiatement ».
