Treize associations exigent l’arrêt immédiat des vols nocturnes à Lisbonne.

Treize associations exigent l'arrêt immédiat des vols nocturnes à Lisbonne.

L’alerte concerne la Journée internationale pour l’interdiction des vols de nuit dans les aéroports, une commémoration qui se tiendra samedi prochain et qui a été créée par 200 organisations à travers le monde.

 

Aujourd’hui, dans un communiqué, les organisations portugaises réaffirment que les vols entre 23h00 et 07h00 « sont préjudiciables à la santé et au climat, sont injustes et doivent être éliminés maintenant ».

Ils expliquent que l’exposition au bruit et à la pollution atmosphérique des avions a de graves conséquences pour la santé, telles que des maladies cardiovasculaires, une déficience cognitive chez les enfants, des problèmes de santé mentale, des troubles du sommeil et le diabète.

Les émissions de l’aviation contribuent également au réchauffement de la planète et à la dérégulation du climat, ajoutent-ils.

« Nous devons tracer des lignes rouges pour les aéroports : les vols de nuit sont dangereux, inutiles et évitables », déclarent les associations, ajoutant qu’elles marquent le 13 en solidarité avec les communautés touchées par les vols de nuit et la croissance du trafic aérien, dans le pays et dans le monde.

Rien qu’en Europe, disent-ils, plus de 3,4 millions de personnes vivant près de 98 grands aéroports sont exposées à des niveaux de bruit au-dessus des limites légales.

À Lisbonne, chaque nuit, il y a en moyenne 80 vols perturbant le sommeil et plus de 388 000 personnes sont soumises à un bruit supérieur à la valeur maximale fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), disent les organisations en citant des chiffres publiés par l’association environnementale Zero.

La loi permet jusqu’à 91 vols hebdomadaires entre 00h00 et 06h00 mais la limite n’est pas respectée et, « même si elle l’était, ces vols seraient incompatibles avec la Loi générale sur le bruit et la législation européenne », affirme le communiqué.

Dans le document, les organisations font également état de « l’augmentation démesurée » du trafic aérien, mentionnent « l’expansion illégale » de la capacité de l’Aéroport Humberto Delgado menée par la société ANA Aeroportos, et alertent : « Les compagnies aériennes et ANA Aeroportos bafouent à plusieurs reprises la loi et les règlements nationaux et internationaux pour augmenter le trafic aérien, compromettant notre santé et la stabilité climatique ».

Ils accusent également l’État d’utiliser 10 millions d’euros du Fonds environnemental pour des travaux d’isolation acoustique à proximité de l’aéroport au lieu de contraindre ANA à mettre fin aux vols de nuit.

Les associations, dont ATERRA, l’Association des Locataires Lisboètes, Quercus ou Geota, affirment que l’interdiction des vols de nuit ne nécessite pas de courage, mais simplement « le bon sens de respecter la loi, la volonté des habitants et les recommandations de l’OMS et de la communauté scientifique ».

Selon le document, des actions se dérouleront samedi dans des villes du monde entier.

À Lisbonne, les associations et les habitants ont décidé de placer des lignes rouges sur les façades de leurs bâtiments, pour dénoncer « la situation désespérée de santé publique que représente aujourd’hui le trafic aérien dans la ville ».