Dans une lettre signée par le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, adressée vendredi au Président mozambicain, informant de la décision de lever la clause de ‘force majeure’ qui maintenait le projet suspendu depuis 2021, la demande est justifiée pour « compenser partiellement l’impact économique » de l’arrêt, en raison des attaques terroristes à Cabo Delgado et admettant que les conditions de sécurité pour la reprise sont réunies.
« La concessionnaire exige respectueusement que le Gouvernement accorde une prolongation de la période de Développement et de Production du [champ] Golfinho-Atum (…) pour une durée de 10 ans », lit-on dans la lettre, à laquelle Lusa a eu accès aujourd’hui, qui prévoit également « l’optimisation » des obligations financières de la compagnie pétrolière nationale mozambicaine ENH, qui fait partie du consortium de la Zone 1 du bassin du Rovuma, nord du Mozambique.
Il est ajouté que « comme étape finale avant le lancement complet du projet », la concessionnaire Mozambique LNG, dirigée par TotalEnergies, « attend l’approbation du Gouvernement du Mozambique pour le coût et le calendrier révisés », soumis au Ministère de l’Énergie.
« L’approbation de ce budget révisé couvrira les coûts supplémentaires encourus par le projet en raison des événements de ‘force majeure’, qui totalisent 4,5 milliards de dollars », lit-on encore, le président de TotalEnergies rappelant que le Gouvernement mozambicain a réalisé un audit de 2021 à 2024 sur ce processus, dont le rapport est « attendu le plus rapidement possible » par la concessionnaire.
« En outre, la longue période de suspension pour ‘force majeure’ a significativement impacté le calendrier du projet », indique la lettre, précisant que la première livraison de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) de la première ligne à installer à Afungi, Cabo Delgado, a été reportée de juillet 2024, comme prévu initialement, au « premier semestre 2029 ».
En conséquence, la période de Développement et de Production du champ Golfinho-Atum sera prolongée de quatre ans et demi, conclut la lettre.
Il s’agit d’un mégaprojet de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros), dirigé par la compagnie pétrolière française, dont l’avancement a été entravé ces quatre dernières années par les attaques terroristes dans cette province du nord du Mozambique.
« Le consortium Mozambique LNG a pris la décision de suspendre la ‘force majeure’ et la Présidence mozambicaine a été officiellement informée vendredi par une lettre protocolaire », a déclaré samedi à Lusa une source officielle de TotalEnergies, leader du consortium dans la Zone 1 du bassin du Rovuma.
« Comme étape finale avant le relancement complet du projet, le Conseil des ministres du Mozambique doit approuver un avenant au Plan de Développement (PoD) avec le budget et le calendrier mis à jour », a ajouté la source.
Le président de TotalEnergies a avancé, le 30 septembre, la prévision de démarrage en 2029 de la production de GNL du mégaprojet au Mozambique : « Tout est prêt. En effet, nous remobilisons sur le terrain ».
C’est un investissement mené par TotalEnergies à Cabo Delgado, avec une production prévue estimée à 13 millions de tonnes annuelles (mtpa) de GNL, que la compagnie pétrolière affirme actuellement développée à 40 %.
En 2021, à la suite de violentes attaques terroristes dans la région, TotalEnergies a activé la clause de « force majeure » et suspendu les activités en raison des attaques terroristes à Cabo Delgado, alors que le développement de la construction d’une centrale pour la production et l’exportation de gaz naturel était en cours dans la baie d’Afungi.
Le Mozambique compte trois mégaprojets de GNL au large de Cabo Delgado, dont seul celui d’Eni, Coral Sud et maintenant Coral Nord, dans le secteur offshore de la province, a avancé. Les autres se développent sur terre, notamment sur la péninsule d’Afungi.
