Un méga-projet de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros), dirigé par la société pétrolière française, a été entravé au cours des quatre dernières années par les attaques terroristes dans cette province du nord du Mozambique.
« Le consortium Mozambique LNG a décidé de lever la ‘force majeure’ et la Présidence mozambicaine a été officiellement informée vendredi par une lettre protocolaire », a déclaré une source officielle de TotalEnergies, le leader du consortium dans la zone 1 du bassin du Rovuma.
« En tant qu’étape finale avant la relance complète du projet, le Conseil des ministres du Mozambique doit approuver un avenant au Plan de Développement (PoD) avec le budget et le calendrier mis à jour », a ajouté la source.
Le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a annoncé le 30 septembre le début prévu en 2029 de la production de GNL du méga-projet au Mozambique, suspendue depuis 2021, la société pétrolière ayant présenté au Gouvernement un nouveau programme de développement.
« Tout est prêt. En fait, nous nous remobilisons sur le terrain, mais la dernière partie, je dirais, de la décision de lever officiellement la ‘force majeure’, c’est qu’il y a des discussions, le Gouvernement doit approuver le plan de développement mis à jour, car nous devons le mettre à jour avec un nouvel objectif en termes de début des opérations », a annoncé à cette occasion Patrick Pouyanné, lors d’une réunion avec des investisseurs à New York pour présenter les performances globales de la société pétrolière française.
Il s’agit d’un investissement dirigé par TotalEnergies à Cabo Delgado, avec une production prévue de 13 millions de tonnes annuelles (mtpa) de GNL, qui selon la société pétrolière est actuellement développée à 40%.
En 2021, à la suite de violentes attaques terroristes dans la zone, TotalEnergies a activé la clause de « force majeure » et a suspendu les activités en raison des attaques terroristes à Cabo Delgado, pendant le développement de la construction d’une centrale pour la production et l’exportation de gaz naturel dans la baie d’Afungi.
« Ce sera en 2029 que nous prévoyons de commencer les opérations et, naturellement, de mettre à jour le budget avec l’impact de la ‘force majeure’ (…). Donc, cette question est en cours d’évaluation et, je pense, nous allons avancer très rapidement », a encore souligné Pouyanné.
Le Mozambique dispose de trois méga-projets de GNL au large de Cabo Delgado, ayant progressé seulement ceux de l’Eni, Coral Sul et maintenant Coral Norte, en offshore de la province. Les autres se développent sur terre, notamment sur la péninsule d’Afungi.
Le Président mozambicain, Daniel Chapo, avait déjà insisté le 2 octobre sur la levée de la clause de ‘force majeure’ par le consortium Mozambique LNG, affirmant que les conditions à Cabo Delgado étaient réunies pour sa reprise.
« Les conditions sont réunies pour la levée de la ‘force majeure’ et nous attendons, dans un bref délai, la déclaration de la concession de la zone 1, le projet Mozambique LNG, à ce sujet », a déclaré Chapo lors de la signature de la Décision Finale d’Investissement (FID, en sigle anglais) de la nouvelle plateforme flottante de GNL Coral Norte, projet de 7,2 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros), copie du Coral Sul, opéré par Eni, qui doublera à partir de 2028 la production mozambicaine de GNL à sept mtpa.
Le chef de l’État a rappelé que le Gouvernement mozambicain, en collaboration avec les concessionnaires, « a pris des mesures pour résoudre les défis de sécurité ».
À cet effet, a-t-il souligné, le Mozambique a signé en août, avec le Rwanda, dont les militaires opèrent déjà à Cabo Delgado dans la lutte contre les groupes terroristes en soutien avec l’armée mozambicaine, l’accord sur le statut des forces (SOFA).
