La TAP Air Portugal a déclaré ce mardi que toutes les mesures de la compagnie sont conditionnées à la « conclusion de l’enquête » par les autorités compétentes, après qu’une tentative de viol ait été dénoncée dans une chambre d’hôtel à Paris, suite à l’annulation d’un de ses vols.
La compagnie affirme également qu’elle n’impose aucune division de chambres et qu’elle couvre les frais que les passagers pourraient engager pour assurer leur propre hébergement.
« En ce qui concerne les faits prétendument survenus lors du séjour à Paris, nous informons que toute mesure de la TAP est conditionnée à la conclusion de l’enquête par les autorités locales compétentes », peut-on lire dans une réponse du transporteur au Notícias ao Minuto.
En outre, la TAP allègue encore que le « contact établi par la compagnie avec la passagère, ainsi que la proposition présentée, se réfèrent exclusivement aux questions de nature civile découlant de l’annulation du vol TP439, objet de l’action judiciaire en cours au Brésil ».
« Nous soulignons que ladite action ne concerne pas la détermination de crimes éventuels survenus à l’international, compétence exclusive des autorités locales », ajoute-t-elle.
En effet, il a été rapporté que, après avoir été contactée par la passagère, la TAP avait proposé une indemnisation inférieure à mille euros.
« Elle a proposé un accord de cinq mille reais [785 euros] sans excuse ni reconnaissance de l’erreur. C’est un obstacle à la tentative de reconnaître le cas, de donner une voix, de changer et d’assurer la sécurité des femmes », a déclaré la victime présumée, dans une déclaration au journal O Globo.
L’incident aurait eu lieu le 31 mai, après un vol qui devait partir de Paris, France, à destination de Lisbonne, et qui a été annulé, reporté au lendemain. La femme, âgée de 30 ans, travaillant comme consultante environnementale à Lisbonne, affirme avoir été victime d’une tentative de viol après que la TAP l’ait placée dans une chambre d’hôtel avec un inconnu.
Dans la réponse envoyée au Notícias ao Minuto, TAP Air Portugal indique que ses normes « ne prévoient pas de placer des passagers inconnus dans une même chambre, sauf dans les cas où ils figurent sur la même réservation, voyagent ensemble ou ont expressément manifesté leur intérêt et leur disponibilité pour cela ».
Toutefois, « en cas d’indisponibilité d’hébergements dans les hôtels préalablement définis par la compagnie, la TAP assure que tous les coûts que le passager pourrait engager pour assurer son propre hébergement seront dûment remboursés, dès lors qu’ils sont prouvés et formellement demandés ».
Il convient de noter que, au journal brésilien, la femme a raconté qu’après l’annulation du vol, elle s’est immédiatement rendue au guichet TAP où un bon pour une chambre d’hôtel lui a été remis.
« Une employée de la TAP m’a informée qu’il n’y avait pas suffisamment de chambres individuelles et que je devrais partager une chambre avec d’autres passagers », a-t-elle rapporté. « Je me suis refusée, exigeant une chambre pour moi seule, mais j’ai été informée que cela n’était pas une option : soit j’acceptais, soit je payais de ma poche, ce qui était impossible pour moi à Paris », a ajouté la femme brésilienne, également de nationalité italienne.
La passagère a fini par rester dans la chambre avec une autre femme, allemande, et un homme de nationalité brésilienne – tous deux inconnus, mais identifiés sur le bon.
« Pendant la nuit, l’Allemande a quitté la chambre et je me suis réveillée avec l’homme nu sur moi, en train de m’embrasser le cou, me tenant, essayant de me violer », a relaté la femme, qui a ajouté que « par chance » elle a réussi à se défendre à temps et qu’après avoir crié, l’homme a « quitté la chambre ».
Cette femme allemande avait laissé une note dans la chambre indiquant qu’elle partait et, le lendemain, elles se sont rencontrées. Cette passagère a fini par accepter de laisser un témoignage écrit.
« J’ai été informée que je partagerais une chambre avec deux personnes inconnues, dont la Brésilienne », indiquait la note, citée par le journal. « Je n’ai pas pu dormir et j’ai décidé de retourner à l’aéroport, laissant la Brésilienne avec l’inconnu », a ajouté, mentionnant qu’elle avait trouvé la Brésilienne « visiblement émue ».
« La division de la chambre a été imposée par la compagnie aérienne, sans possibilité de refus ou de choix individuel, plaçant [les passagères] en situation de vulnérabilité et d’insécurité », conclut-elle.
De retour à Lisbonne, la Brésilienne a encore allégué avoir essayé de demander de l’aide auprès de la TAP, mais affirme ne pas avoir eu de réponse de la part de la compagnie portugaise. En revanche, c’est l’Association Portugaise d’Aide à la Victime (APAV) qui l’a orientée dans l’affaire.
« J’ai alors recherché un soutien au Brésil, tant psychologique que juridique, et j’ai engagé un processus en petites causes contre la compagnie, pour harcèlement moral et négligence », a-t-elle informé.
Après l’ouverture du processus, la TAP a répondu en offrant le montant précédemment mentionné.
Trois mois après l’événement, la femme a déclaré qu’elle souhaitait rendre l’affaire publique non seulement pour l’indemnisation à laquelle elle pense avoir droit, mais aussi pour alerter d’autres passagères et pour tenir la TAP elle-même responsable des faits. L’avocate Nathália Magalhães a indiqué au journal O Globo que le processus a été introduit au Tribunal Spécial Civil (le tribunal des petites causes au Brésil), pour une indemnisation de 50 mille reais, soit près de 8 mille euros.
