TdC avertit : le OE2026 est omis quant au transfert vers le Fonds de la Sécurité Sociale.

TdC avertit : le OE2026 est omis quant au transfert vers le Fonds de la Sécurité Sociale.

Lors d’une audience à l’Assemblée de la République, dans le cadre de l’examen en spécialité de la proposition de loi de finances pour 2026 (OE2026), la juge conseillère Ana Furtado a alerté sur les retards dans la consignation des recettes fiscales au Fonds de Stabilisation Financière de la Sécurité Sociale.

Accompagnant la présidente du Tribunal de Comptes (TdC), Filipa Urbano Calvão, au parlement, Ana Furtado a déclaré que la proposition de budget pour l’année prochaine « maintient la diversification des sources de financement », mais a souligné qu’ « il ne prévoit pas, contrairement à ce que [le tribunal a] recommandé, le transfert vers le fonds des montants qui n’ont pas été transférés depuis 2017 et qui s’élèvent à 355 millions d’euros ».

La juge conseillère a indiqué que la proposition inclut « des instruments budgétaires qui répondent à certaines des recommandations » du tribunal et a affirmé que l’objectif du tribunal est de continuer à surveiller l’évolution des comptes publics.

« Notre objectif est naturellement de continuer à suivre et émettre des recommandations sur la mesure dans laquelle ce renforcement du cadre budgétaire de 2026 garantit la transparence et une reddition de comptes publiques qui permettent également de démontrer la trajectoire avec la durabilité à long terme correspondante des finances publiques », a déclaré la juge conseillère.

Ana Furtado, juge conseillère placée dans la section du TdC responsable de l’avis sur le Compte Général de l’État (la zone de responsabilité), a énuméré quatre points récurrents auxquels le tribunal a régulièrement alerté et qu’il considère importants à prendre en compte dans l’analyse de l’OE.

Outre la question du compte de la Sécurité Sociale, elle a émis un deuxième avertissement, sur la mise en œuvre de la Loi de Cadre Budgétaire. « Un des talons d’Achille » mis en avant ces dernières années est « l’absence d’un plan global et détaillé qui articule les moyens et les objectifs » et qui « définit un calendrier » pour sa réalisation, a-t-elle déclaré.

Un troisième point concerne l’existence de « faiblesses de rapports récurrents ». À cet égard, elle a cité deux exemples, l’un sur le patrimoine public et l’autre sur les Partenariats Public-Privé (PPP).

« Notamment sur le patrimoine financier, nous ne connaissons toujours pas tous les actifs qui composent le portefeuille de l’État. Dans le patrimoine immobilier, nous ne savons toujours pas combien sont-ils et quelle est la valeur des biens de l’État. Pour les responsabilités contingentes, nous ne connaissons pas le risque budgétaire des garanties fournies ou des charges futures avec les Partenariats Public-Privé », a-t-elle spécifié.

Dans un quatrième axe, la juge conseillère a mentionné des déficiences de rapports « sur les instruments de politique publique » dans le domaine de la dépense.

« Les pressions sur les dépenses publiques, provenant de l’exécution d’un ensemble diversifié d’instruments de politique, sont persistantes, auxquelles s’ajoutent actuellement les mesures politiques dans le domaine de la défense », a-t-elle souligné.

En ligne avec les préoccupations récurrentes du tribunal, la juge conseillère a mentionné la nécessité pour l’État d’améliorer la « transparence de l’information relative à la dépense fiscale », c’est-à-dire, sur les avantages accordés aux contribuables dans les différents impôts (avec des taux réduits, des exonérations ou des déductions fiscales).

« Des progrès ont été réalisés en accord avec les recommandations du tribunal, avec notamment les deux rapports d’évaluation des avantages fiscaux, publiés par l’U-TAX [unité de l’Autorité Fiscale et Douanière] en 2025, qui fournissent une base technique pour d’éventuelles décisions politiques », mais « il est nécessaire de renforcer les procédures de contrôle, notamment à la quantification de chacun des avantages fiscaux », a-t-elle déclaré.