TC travaille la Loi des étrangers. Cinq normes déclarées inconstitutionnelles.

TC travaille la Loi des étrangers. Cinq normes déclarées inconstitutionnelles.
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La juge rapporteuse Joana Fernandes Costa a déclaré ce vendredi lors d’une conférence de presse l’ inconstitutionnalité de cinq dispositions de la Loi sur l’immigration, rejetant ainsi le document.

Le texte sera désormais renvoyé au Parlement pour que soient retirées les dispositions violant la loi fondamentale.

Au total, Marcelo Rebelo de Sousa avait demandé la vérification de sept dispositions du décret : parmi elles, le TC en a rejeté cinq, considérant que les deux autres sont constitutionnelles.

Après la décision du TC, le Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a opposé son veto aux « modifications de la Loi n.º 23/2007, du 4 juillet, qui approuve le régime juridique d’entrée, de séjour, de sortie et d’éloignement des étrangers du territoire national ».

Le 24 juillet dernier, le Président de la République a soumis au Tribunal Constitutionnel le décret du Parlement modifiant le régime juridique d’entrée, de séjour, de sortie et d’éloignement des étrangers du territoire national, approuvé par le PSD, Chega et le CDS-PP.

Marcelo veta Lei dos Estrangeiros e devolve ao Parlamento

Marcelo opposa son veto à Loi des Étrangers et la renvoya au Parlement

Le Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a opposé son veto ce vendredi à la Loi des Étrangers et l’a renvoyée au Parlement.

Maria Gouveia | 18:37 – 08/08/2025

Que considère le TC comme inconstitutionnel ?

Parmi les normes rejetées, plusieurs concernent le regroupement familial, notamment celle qui prévoit que les citoyens étrangers titulaires d’un permis de séjour valide et résidant légalement au Portugal ne peuvent regrouper leur famille qu’avec des membres de leur famille mineurs, à condition que ces derniers soient entrés légalement au Portugal et y résident.

Le président du TC, José João Abrantes, a souligné que cette norme, « en n’incluant pas le conjoint ou équivalent, pourrait imposer la désintégration de la famille » et pourrait conduire « à la séparation des membres de la famille de ce citoyen étranger », ce qui se traduit, selon lui, par une violation des droits constitutionnels.

De même, le président du TC a déclaré inconstitutionnelle une autre disposition du décret qui prévoit que un citoyen, pour demander le regroupement familial de membres de la famille se trouvant à l’étranger, doit résider légalement dans le pays depuis au moins deux ans.

José João Abrantes a souligné que « l’imposition d’un délai absolu, c’est-à-dire, d’un délai aveugle de deux ans », est « incompatible avec la protection constitutionnellement due à la famille, en particulier à la cohabitation des conjoints ou équivalents entre eux ».

Et où le TC est-il aligné avec le gouvernement ?

Cependant, le TC a considéré constitutionnelle la disposition du décret qui prévoit que les titulaires de certaines autorisations de résidence, pour activité enseignante, investissement ou culturelle, ont droit « au regroupement familial avec les membres de leur famille », même si ceux-ci ne sont pas mineurs, comme c’est le cas avec d’autres autorisations de résidence, ce que le Président de la République considérait potentiellement discriminatoire.

Le président du TC a estimé que cette norme « ne semble ni disproportionnée ni discriminatoire » par rapport à l’article de la Constitution qui prévoit que « personne ne peut être privilégié, avantagé, limité, privé de quelque droit que ce soit ou exempté de tout devoir en raison d’appartenance, sexe, race, langue, territoire d’origine, religion, convictions politiques ou idéologiques, éducation, situation économique, condition sociale ou orientation sexuelle ».

Marcelo avait demandé une vérification sur 7 dispositions

Le 24 juillet dernier, le Président de la République a soumis au Tribunal Constitutionnel le décret du Parlement modifiant le régime juridique d’entrée, de séjour, de sortie et d’éloignement des étrangers du territoire national, approuvé par le PSD, Chega et le CDS-PP.

Le chef de l’État a demandé la vérification préventive de la constitutionnalité des dispositions sur le droit au regroupement familial et les conditions de son exercice, sur le délai d’instruction des demandes par l’Agence pour l’Intégration, les Migrations et l’Asile (AIMA) et le droit de recours.

Le nouveau régime, qui limite les visas de recherche d’emploi au « travail qualifié », restreint le regroupement familial des immigrants et modifie les conditions pour l’octroi de permis de séjour aux citoyens de la Communauté des Pays de Langue Portugaise (CPLP), avait été approuvé quelques jours plus tôt en séance plénière.

Le PS, Livre, PCP, BE, PAN et JPP ont voté contre, tandis que l’IL s’est abstenue lors du vote final global du texte de remplacement, rédigé à partir d’une proposition du gouvernement PSD/CDS-PP et d’un projet de loi de Chega.

Le Premier ministre a admis modifier le décret

Le Premier ministre, Luís Montenegro, a promis ce jeudi que, « si pour une raison quelconque, le TC estime qu’il y a une disposition ou une solution d’une disposition qui n’est pas entièrement conforme à l’interprétation des principes constitutionnels », la majorité qu’il représente va « accepter cette décision et trouver une solution juridique qui puisse respecter l’avis du TC ».

« Mais qui puisse également remplir l’objectif. Autrement dit, il y a une chose très claire : nous n’allons pas renoncer à notre objectif, même si la rédaction de la loi doit être corrigée en raison de l’avis du TC », a-t-il souligné.

Lei de estrangeiros?

Loi des étrangers ? « Nous n’allons pas renoncer, même s’il y a une correction du TC »

Le Premier ministre, Luís Montenegro, a assuré mardi soir qu’il ne renoncerait pas à la loi des étrangers, qui sera discutée au parlement en septembre, affirmant que ce n’est qu’après que le Tribunal Constitutionnel (TC) se soit prononcé qu’il y aura ou non une correction de sa rédaction.

Lusa | 06:27 – 08/08/2025

[Article mis à jour à 19h03]

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