Les parties prenantes recommandent que la ANA explore des sources alternatives au préfinancement via l’augmentation des tarifs, telles que le réinvestissement des bénéfices, les injections de capital des actionnaires, le financement par dette traditionnelle et même les subventions de l’UE, selon le résumé exécutif du rapport des consultations avec plusieurs dizaines d’entités pertinentes dans l’élaboration du projet du nouvel aéroport, publié aujourd’hui sur le site de l’Institut de la Mobilité et des Transports (IMT).
Parmi les entités consultées figurent les principales compagnies aériennes opérant à Lisbonne, les entreprises de services au sol, plusieurs municipalités, l’Autorité Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), NAV Portugal – Navigation Aérienne, entre autres.
Dans le cadre de ce processus, plusieurs parties prenantes se sont opposées à la proposition de la ANA — Aéroports de Portugal d’augmentation progressive des tarifs de l’aéroport Humberto Delgado à partir de 2026, que le gestionnaire soutient qu’elle permettra la réalisation anticipée de la nouvelle infrastructure et « éviter une augmentation abrupte des tarifs à un moment ultérieur ».
Certaines entités ont également souligné « le potentiel d’utilisation de la valeur de la vente des terrains de l’aéroport actuel pour financer une partie » du nouvel aéroport, évitant ainsi d’augmenter les tarifs pour les utilisateurs, et « une entité » a mentionné « que le projet était déjà prévu dans le Contrat de Concession et qu’une stratégie d’autofinancement et de participation significative des actionnaires était donc attendue ».
Selon le rapport de la ANA/Vinci, les principales préoccupations exprimées par « diverses parties prenantes » sont d’ordre économique, juridique et conceptuel, considérant que, dans le premier cas, l’augmentation des tarifs en 2026 à l’aéroport actuel « porterait atteinte à la compétitivité » de cette infrastructure, « ne se justifiant pas étant donné la situation financière de la ANA et créant des incertitudes quant au remboursement si le projet ne se concrétise pas ».
Sur le plan juridique, certains parties prenantes ont indiqué que le préfinancement est « illégal » et contraire au Contrat de Concession, tandis que la ANA a affirmé « que la proposition est légalement soutenue » par cet accord « et par les pratiques de marché ».
Enfin, sur le plan conceptuel, « les compagnies aériennes soutiennent que les utilisateurs actuels ne devraient pas payer pour un aéroport futur et que le préfinancement réduit les incitations à l’efficacité et au contrôle des coûts ».
La ANA a proposé un modèle de financement sans subventions publiques, combinant un endettement jusqu’à 7,3 milliards d’euros avec des recettes opérationnelles, y compris une augmentation progressive des tarifs, arguant de la réduction des risques financiers et tarifaires à l’avenir, l’anticipation des études du nouvel aéroport et l’accélération du calendrier pour « profiter du contexte actuel de saturation de l’aéroport de Lisbonne, où les compagnies peuvent absorber l’augmentation des tarifs ».
« La ANA renforce que sa stratégie vise à maximiser l’utilisation de la dette – une source de financement moins coûteuse que le capital propre – mais affirme également qu’une contribution significative des actionnaires sera nécessaire », a souligné l’entreprise dans le document, ajoutant qu’elle « prévoit d’utiliser la totalité des flux de trésorerie opérationnels disponibles du groupe ANA et d’obtenir des financements à travers des instruments comme des obligations et une ligne de crédit renouvelable ».
Concernant les terrains de l’aéroport actuel, le gestionnaire a admis que « le débat est valable » et a considéré que toute participation de l’État au financement ou la réduction du profil de risque du projet « constituerait une opportunité de limiter le coût global du projet pour ses futurs utilisateurs ».
Le rapport des consultations a été remis en juillet et constitue le premier de quatre rapports intermédiaires à intégrer la candidature complète au nouvel aéroport, dont la date limite de remise est prévue pour janvier 2028.
La prochaine étape du processus sera la remise du Rapport Environnemental, prévue pour janvier 2026.