« La Cour suprême joue avec des choses très sérieuses. Quand un procureur dit ce qu’il a dit, affirmant que je dois prouver mon innocence devant le tribunal, il devrait être écarté de toute décision dans le processus. Je pense que c’est très raisonnable, mais ils se protègent les uns les autres », a déclaré José Sócrates.
Dans des déclarations aux journalistes à la sortie du Campus de Justiça, à Lisbonne, à la fin du quatrième jour de l’interrogatoire dans le cadre du procès de l’Opération Marquês, l’ancien Premier ministre a été interrogé sur la décision de la Cour suprême de justice concernant la demande de récusation présentée le jour de la première audience.
Dans le cadre du procès de l’Opération Marquês, le 3 juillet, Pedro Delille, avocat de Sócrates, avait argumenté que le procès ne pourrait pas continuer tant que cette demande de récusation contre Amadeu Guerra, accusé d’intervenir dans le processus par le biais de l’équipe de procureurs nommée pour l’affaire, ne serait pas décidée.
Dans la décision, connue cet après-midi, la Cour suprême a « considéré que l’exercice du pouvoir de nomination du représentant du ministère public au procès et de l’équipe de soutien respective (…) relève des compétences de gestion du PGR, et ne constitue donc pas une intervention dans le processus ».
« Pourquoi la Cour suprême prend-elle cette décision ? Seulement dans le but de protéger le procureur », a-t-il estimé, insistant sur le fait que la présomption d’innocence avait été mise en cause.
José Sócrates faisait référence aux déclarations du procureur général de la République, Amadeu Guerra qui, dans une interview au Observador à la fin juin, avait dit qu’il fallait « donner à Sócrates l’occasion de prouver son innocence ».
« Le système judiciaire devrait comprendre qu’il doit réagir face à cela, et il ne réagit pas. Il laisse le procureur faire des déclarations absolument incroyables, disant qu’un accusé doit maintenant prouver son innocence au tribunal. Je pense que cela dépasse toutes les limites », a-t-il insisté.
Interrogé sur le fait de savoir s’il considère la Cour suprême partiale, José Sócrates a répondu par l’affirmative et a ajouté : « Si je pense que le tribunal est partial, je porte plainte à ce sujet ».
José Sócrates est le principal accusé de l’Opération Marquês et est inculpé de 22 crimes, parmi lesquels trois de corruption passive de titulaire de charge publique, 13 de blanchiment de capitaux et six de fraude fiscale qualifiée.