SOS Racismo critique l’annonce du gouvernement d’expulser des immigrés.

SOS Racismo critique l'annonce du gouvernement d'expulser des immigrés.
Image de Portugal France
Portugal France

L’association a réagi aux déclarations du ministre de la Présidence, António Leitão Amaro, qui a annoncé aujourd’hui que l’Agence pour l’Intégration, les Migrations et l’Asile (AIMA) va notifier environ 18 000 immigrés pour quitter le pays, avec 4 574 d’entre eux qui seront informés la semaine prochaine qu’ils devront quitter le Portugal d’ici la fin du mois.

L’association exprime sa surprise quant à la « coïncidence » de cet annonce à la veille du début de la campagne électorale pour les législatives, et exprime sa crainte d’une campagne « contaminée par le discours de haine et de profonde désinformation de l’extrême droite – si généreusement soutenue par le gouvernement – avec la propagation d’informations manifestement fausses sur le phénomène migratoire au Portugal ».

SOS Racismo rappelle les « retards chroniques » de l’agence dans l’analyse des demandes d’autorisation de résidence, l’émission ou le renouvellement des titres et le regroupement familial, et déplore que cette même agence soit maintenant « préparée à diriger un processus d’expulsion massive ».

L’association critique également les déclarations de Leitão Amaro qui, en affirmant que « les règles sont faites pour être respectées », laisse entendre que les immigrés sont des contrevenants, alors que selon SOS Racismo, il s’agit en réalité de « nombreuses atrocités commises contre les populations immigrées ».

« Cette annonce de l’expulsion imminente de milliers d’immigrés, de personnes qui vivent et travaillent au Portugal, qui enrichissent le pays de tant de façons, mérite notre total refus », conclut l’association, défendant qu’il « est nécessaire d’arrêter la criminalisation des immigrés ».

« Criminelles » (avec des guillemets) et inacceptables sont les politiques anti-immigration qui ont été imposées et proposées ! Criminels sont ceux qui propagent la haine et s’en alimentent ! Ils ne passeront pas ! », affirme encore l’association.

Les autorités portugaises estiment à 1,6 million le nombre d’étrangers résidant au Portugal en 2024, selon le rapport intermédiaire de la reprise des processus en attente à l’AIMA, publié début avril.

Concernant les 18 000 notifications, Leitão Amaro a révélé qu’il s’agit « du premier ensemble de décisions » de l’AIMA et qu’il existe « d’autres 110 000 processus », précisant que « la plupart seront acceptés ».

Le ministre de la Présidence a rappelé que la plupart des processus – deux tiers – concernent des immigrés originaires de l’Indostan.

« Nous sommes très engagés, nous avons déjà donné des ordres, pour la coordination, à toutes les forces et autorités d’exécuter cette tâche. Les Portugais doivent comprendre, sentir et être confiants que la politique d’immigration aujourd’hui est régulée. Les règles sont faites pour être respectées […] et ces personnes qui sont dans cette situation ont violé les règles portugaises et européennes pour être sur le territoire européen », a précisé le ministre.

Et il a ajouté : « Pour être juste envers ceux qui respectent les règles au Portugal, Portugais et étrangers, un État qui fait respecter les règles – un État de droit – doit tirer les conséquences que la loi impose, et ce que la loi impose c’est de notifier le départ. Délai de 20 jours pour partir volontairement, après quoi doit avoir lieu ce qu’on appelle l’éloignement coercitif ».