Israël a mené mercredi de multiples attaques en Syrie, y compris deux dans la capitale, Damas, contre le quartier général de l’armée syrienne et une autre près du palais présidentiel.
Face au climat d’insécurité dans le pays, sœur Maria Lúcia Ferreira, la seule religieuse portugaise vivant dans ce pays du Moyen-Orient, a envoyé un message à la Fondation AIS (Aide à l’Église en Détresse) appelant à l’aide de l’Occident.
La religieuse commence par affirmer que « la situation est très délicate et très urgente », confirmant les attaques contre l’église à Tartous, ainsi que les attaques à Sweida, où, depuis dimanche, 300 personnes sont mortes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« La situation est vraiment délicate et les chrétiens ont peur et n’ont qu’une idée en tête, surtout les plus jeunes, qui est de partir d’ici », poursuit Sœur Maria Lúcia, qui appartient aux Moniales de l’Unité d’Antioche et qui vit au Monastère de Saint-Jacques Mutilé, dans le village de Qara. La même source a également fait écho des incidents impliquant la minorité druze, vue par Israël comme une minorité servant dans les forces armées.
Il convient de rappeler que la tension dans la région a augmenté après les affrontements inter-religieux, en avril, entre combattants druzes et forces de sécurité dans les zones druzes, près de Damas et à Sweida.
Des membres de tribus bédouines sunnites de Sweida ont participé aux affrontements aux côtés des forces de sécurité du gouvernement, également majoritairement sunnite.
Avec environ 700 000 habitants, la province de Sweida abrite la plus grande communauté druze du pays, une minorité de l’islam chiite.
Les tensions entre druzes et bédouins sont anciennes et la violence éclate sporadiquement entre les deux parties.
De nombreux druzes vivant sur les hauteurs du Golan, occupées par Israël depuis 1967 et annexées en 1980, originaires de localités comme Majdal Shams, se sont approchés aujourd’hui le long de la barrière séparant les deux pays avec des drapeaux druzes et certains ont tenté de traverser de l’autre côté.
Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, s’est rendu mercredi sur les hauteurs du Golan, à la frontière avec la Syrie, où il a affirmé que les attaques visent à empêcher que le pays voisin « ne devienne un bastion du terrorisme ».
« Nous agissons de manière décisive pour empêcher l’enracinement d’éléments hostiles au-delà de la frontière, pour protéger les citoyens de l’État d’Israël et empêcher que des civils druzes ne soient blessés », a déclaré Zamir.
« J’ai ordonné un renforcement supplémentaire des capacités de renseignement et d’attaque, afin d’augmenter le rythme des attaques et de dissuader les assauts contre les druzes en Syrie, selon les nécessités », a-t-il souligné.
Tout comme le Premier ministre Benjamin Netanyahu l’avait déjà fait, Zamir a exhorté les druzes israéliens à ne pas traverser la frontière pour soutenir les membres de la communauté en Syrie, assurant que l’armée les protégera.