Le président du SNOP, Bruno Pereira, a critiqué la décision du gouvernement annoncée aujourd’hui, en soulignant qu’il « y a un risque » pour la sécurité nationale, car les citoyens hors de l’espace Schengen seront à nouveau contrôlés aux frontières « sans aucune collecte de données biométriques » et « il n’y a pas de moyen de croiser les données ».
La suspension immédiate pour trois mois de l’application du système européen de contrôle des frontières pour les citoyens extracommunautaires est « une concession du gouvernement à l’intérêt économique », a déclaré Bruno Pereira, en considérant que « c’est repousser le problème ».
Le président du syndicat qui représente la majorité des commandants et dirigeants de la PSP a également soutenu qu’il s’agit « d’un recul d’une mesure décidée par l’Union européenne » et a avancé que les délais au Portugal ne seront pas comprimés, puisque ce système doit fonctionner à 100 % dans toute l’UE en avril.
En plus de la suspension immédiate pour trois mois de l’application du Système d’Entrée/Sortie (EES) de l’Union européenne, le ministère de l’Administration interne a également annoncé le renfort « immédiat » à l’aéroport de Lisbonne avec des militaires de la Garde nationale républicaine formés au contrôle des frontières.
Dans un communiqué, le gouvernement justifie le renforcement des mesures de contingence à l’aéroport Humberto Delgado à Lisbonne par « l’aggravation des contraintes dans la zone d’arrivée » des passagers non-européens venant hors de l’espace Schengen en raison de l’évolution du nouveau EES.
Le président du SNOP a également estimé que le renfort des militaires de la GNR « ne résoudra pas le problème » qui « existe depuis plus d’une décennie ».
Bruno Pereira a rappelé que les files d’attente à l’aéroport de Lisbonne existaient déjà lorsque le Service des Étrangers et des Frontières (SEF) était responsable du contrôle des frontières aériennes, ayant maintenant augmenté le nombre de passagers hors de l’espace Schengen, passant de 2,5 millions en 2023, lorsque le SEF a été supprimé, à 12,5 millions en 2025.
Pour le président du syndicat représentant les officiers de la PSP, le problème de l’aéroport de Lisbonne est infrastructurel, avec un manque d’espace.
L’aéroport de Lisbonne avait déjà été renforcé avec 80 agents de la PSP pendant la période de Noël et du Nouvel An, en raison des longs temps d’attente.
Le nouveau système européen de contrôle des frontières pour les citoyens extracommunautaires, dénommé EES, est entré en vigueur le 12 octobre au Portugal et dans les autres pays de l’espace Schengen, entraînant depuis lors une aggravation des temps d’attente, principalement à l’aéroport de Lisbonne, où les passagers doivent parfois attendre plusieurs heures.
Cette situation a conduit le gouvernement à créer fin octobre une ‘task force’ d’urgence pour gérer la situation de crise.
Depuis le 10 décembre, la deuxième phase de collecte des données biométriques est en cours, consistant en l’obtention de photos et d’empreintes digitales des passagers, ce qui complique encore plus la situation.
